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LITTERATURE
plus tard par les Arméniens. (1) Une preuve du sé–
jour des Iraniens au nord de TAraxe est le Mardas-
tan (2) (=pays des Mèdes), canton du Vaspourakan
situé près de Nakhitchévan, à l'ouest du canton de
Goghten, où, au V
e
siècle de notre ère, la population
était attachée encore à des croyances païennes, et
écorchait fortement l'arménien. Dans la province de
Touroubéran on trouve une autre localité désignée
sous le nom de « Mardaghi ».
I l convient de noter, en outre, que sont également
iraniens : 1° le nom de « Nepat », aujourd'hui Ala-
Dagh, montagne qui se rattache étroitement aux
représentations religieuses des Iraniens. Selon tou–
te évidence, cette montagne fut le siège d'Apamna.
pat, «fils des eaux» ;
2
° le nom de «Bagrevand», au nord de Nepat,
et son ancienne banlieue Bagavan (3) (aujourd'hui
Utch-Kilissé) était dans la période persane le cen–
tre du culte de Mithra qui y f ut vénéré sous le nom
de Baga, le «dispensateur»,comme chez les Persans.
Plus tard, les Arméniens remplacèrent ce nom par
«
Vanatour», vocable qui a la même personnification.
Les Kurdes.-
En dehors des Iraniens, d'autres
peuples nomades dont i l est difficile de préciser
l'origine, avaient émigré sur les montagnes de la
frontière arméno-médique, notamment celui des A .
marder ou Marder (=Mèdes). Parmi eux, on cite les
Kurdes. Les Mèdes et les Kurdes sont-ils de la même
race ? La question n'est pas résolue. Le globe-trotter
arabe, Massoudi, avait au X " siècle appris des gé–
néalogistes kurdes que l'ancêtre des Kurdes était le
fils de Mard (4). C'est une question qui ne nous i n-
1)
Cf. Khorenatsi,
Histoire d'Arménie,
liv. H , ch. 51.
2)
Au temps de Néron encore, les Mèdes habitaient cette
région, de sorte que le canton s'appelait Mardastan. (Tacite,
Annotes,
14, 23.24).
3)
Bagavan signifie « taches de Saga », ancien persan :
bagavana.
4)
Al Mjadrasi,
Les prairies d'or,
texte et traduction par
Barbier de Meynard et Pavet de CourteiUe, Paris, 1864, n i ,
250, 2531.
Fonds A.R.A.M