ARMENIENNE
29
(1).
Arrivés au pays appelé plus tard Arménie, les
Arméniens y trouvèrent les Khaldes, plus nombreux
que les nouveaux arrivants. Les rapports intimes
qu'ils durent à la longue entretenir avec eux, consti–
tuèrent sans doute un nouveau facteur pour la mo–
dification de leur physionomie raciale. La lenteur
de l'arménisaton des peuples indigènes en est la
preuve, bien qu'il soit difficile à ce sujet d'émettre
des précisions. D'après Hubschmann, au temps d'Ar-
taxias et de Zariadras (190 av. J.-C), une dense po.
pulation arménienne se trouvait déjà installée dans
l'Ararat et le Touroubéran. Par contre, la I V Ar –
ménie et l'Aghtsnik étaient peuplés d'habitants forte–
ment mélangés d'éléments étrangers, tandis que les
habitants de la Haute Arménie et des autres pro–
vinces étaient encore non arméniens. Parmi ces pro–
vinces, le Sunik, le Vaspourakan, le Mokq et la
Haute Arménie furent arménisés de bonne heure,
alors que le Kordouk, l'Artsakh, l'Outi, le Gougark
et le Taïk ne le furent qu'en partie et d'une manière
superficielle. Au centre, l'influence arménienne ne
se f i t sentir que dans le Parskahaïk et le Phaïdaka-
ran. (2)
Influence iranienne.
—
Voilà pour l'influence ou-
rartienne. Quant à l'influence iranienne, elle s'est
exercée particulièrement dans les provinces de l'est.
Dans la vallée de l'Araxe, et, en général, dans
d'autres régions, des nomades appartenant à cette
race s'étaient déjà établis avant la venue des Armé–
niens. Ces derniers appellent ce fleuve « Eraskh ».
Or ce nom est iranien, et aucun autre ni géorgien
ni arménien ne lui a été donné, à la différence, par
exemple, du Kour (en arm.) que les Géorgiens nom.
ment « Mt kwa r i ». La présence des Iraniens autour
du Massis ( =Ar a r a t ) est attestée par le fait que le
démon Azi-dahaka aurait été enchaîné par Fiéton à
cette montagne. C'est une légende qui fut reprise
1)
Lehmann-Haupt,
Arménien Einst und jetst,
t. I, p. 12.
2)
Hubschmann,
Die armenischen
Ortsnamen,
Strasbourg,
1904,
p. 239.
Fonds A.R.A.M