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LITTERATURE
Kurdes les villages arméniens. L'activité des comités
provoqua de sévères représailles, et les massacres
continuèrent de plus belle.
Emues de cet état de choses, les Grandes Puissan–
ces exercèrent sur la Sublime Porte une pression di.
plomatique. Les gouvernements turcs qui se succé–
dèrent, tergiversèrent, temporisèrent, et c'est après
bien des tractations que les Jeunes Turcs acceptèrent
un projet de réformes (26 janvier 1914). Deux ins–
pecteurs généraux, l'un de nationalité hollandaise et
l'autre de nationalité norvégienne, furent même dé–
signés pour en assurer l'exécution, mais la guerre
mondiale de 1914-1918 en empêcha la réalisation.
Les exactions et les massacres reprirent non seule,
ment dans l'Arménie turque, mais aussi dans les au–
tres provinces habitées par les Arméniens. Us pri–
rent même la forme d'une extermination en règle :
toutes les populations furent, par une décision du
gouvernement des Jeunes Turcs, déportées dans les
déserts de la Mésopotamie. Environ un million d'Ar–
méniens périrent ainsi, et le reste fut dispersé aux
quatre coins du monde. Cependant l'avenir parais–
sait encourageant. Ayant fait cause commune avec
la France, l'Angleterre et la Russie, l'Arménie fut
proclamée indépendante par le traité de Sèvres (10
août 1920). Elle le fut en réalité, mais le traité de
Lausanne (24 juillet 1923), signé entre les Alliés et
la Turquie après la victoire des Kémalistes, en ré–
duisit les frontières à la seule partie de l'Arménie
russe. La République arménienne, ainsi fondée, eut
une vie éphémère : les Bolchévistes l'occupèrent le
20
novembre 1920, et à partir du 29 novembre de
cette même année l'Arménie russe f i t partie de l'U.
R.S.S.
Colonies arméniennes.
—
Comme on vient de le
voir, pendant environ quinze siècles, l'Arménie
fut continuellement le théâtre de tragiques événe–
ments, qui poussèrent ses habitants à s'expatrier
contre leur gré et malgré leur attachement au sol
national. Dès la chute de la dynastie des Arsacides,
ils avaient commencé à émigrer pour échapper à la
tyrannie des Perses. Sous l'occupation arabe, l'émi-
Fonds A.R.A.M