ARMENIENNE
Arméniens qui comptaient sur ies Tzars pour se l i .
bérer du joug persan, les armées de Nicolas entré,
rent dans l'Arménie perse (1) ; elles imposèrent à
l'ennemi le traité de Turkmen-Tchaï (février 1828),
en vertu duquel les Russes devenaient maîtres de
tous les territoires arméniens situés entre la Koura
et l'Araxe. A l'issue d'une autre guerre contre les
Turcs, ils occupèrent une partie de l'Arménie turque
(
traité d'Andrinop'e du 2 septembre 1829).
Les Arméniens espéraient obtenir l'autonomie
sinon l'indépendance. Les promesses de Nicolas
V
à
ce sujet ne furent pas tenues. Au contraire, par la
publication du Bologénia (1836), les pouvoirs admi–
nistratifs des catholicos furent considérablement l i –
mités malgré la protestations des Arméniens de tous
les pays.
En 1877, un nouveau conflit se déclencha. Les Rus–
ses arrivèrent jusqu'aux portes de Constantinople,
en Europe, et jusqu'à la ville d'Erzeroum, au cœur
de l'Arménie. Le traité de San Stéfano (3 mars
1878)
mi t f i n aux hostilités, et, au congrès de Ber.
lin, fut signé un nouveau traité par lequel la Turquie
céda à la Russie les villes de Kars, Ardahan et Ba-
toum (13 juillet 1878).
I l n'était pas question d'accorder une autonomie
à l'Arménie turque, mais d'y introduire des réfor–
mes administratives susceptibles de protéger l'hon–
neur et les biens des habitants. En vertu de l'article
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du traité de San Stéfano, devenu plus tard l'ar–
ticle 61 du traité de Berlin, le Sultan en avait accep–
té le principe sous le contrôle des Grandes Puissan–
ces, mais i l n'appliqua aucune réforme, du moins
touchant les Arméniens. Désespérant d'obtenir par
les moyens pacifiques l'amélioration du sort de ses
compatriotes, la jeunesse arménienne fonda des co–
mités révolutionnaires; des bandes armées furent
lancées en Arménie turque pour protéger contre les
1)
Les volontaires arméniens avaient à leur tête, monié
à cheval et répée à la main, l'archevêque de la Géorgie, Ner-
sès Achtaratoétsi, plus tard catholicos.
Fonds A.R.A.M