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LITTERATURE
(1605).
Ce faisant i l poursuivait un double but :
laisser aux Turcs des territoires vides; installer les
Arméniens en Perse en vue de faire profiter son pays
de leurs aptitudes industrielles et commerciales. Cette
déportation, effectuée précipitamment et avec une
extrême rigueur, eut pour les Arméniens les plus f u–
nestes conséquences ; la plupart d'entre eux mou–
rurent en route ou se noyèrent dans l'Araxe lors de
leur passage à la nage. En outre, ies villes armé–
niennes furent incendiées pour ne laisser aux Turcs
que des ruines. De ce fait, une désolation indescrip–
tible régna dans toutes les localités évacuées. L'Ar–
ménie tomba de nouveau sous le joug ottoman. Tou.
tefois, par le traité turco-persan (1639), la partie
orientale de ce pays compriseentre la Koura et l'A–
raxe, y compris Etchmiadzine, fut laissée aux Per–
ses. La paix ne mi t pas f i n à la rivalité des deux
Etats musulmans : les guerres recommencèrent et
continuèrent jusqu'au milieu du X V I I I
e
siècle. Le
traité de 1746 mi t la partie orientale de l'Arménie
sous la domination persane et les régions occiden–
tales sous celle des Turcs.
Intervention
de la Russie. Guerres
russo-turques.
—
Ces guerres continuelles épuisèrent l'Arménie.
Presque tout le pays fut rasé, les villes furent dé–
truites, les champs dévastés; la famine et la désola–
tion régnant partout, les habitants émigrèrent en
masse. Ceux qui s'attachèrent au sol national fon–
dèrent leur espoir sur la Russie chrétienne, qui avait
déjà, dès le X V I I
e
siècle, commencé à s'intéresser au
Caucase. La politique de Pierre le Grand et de la
reine Catherine I I fut favorable aux Arméniens.
Sous Paul I
e r
,
les Russes occupèrent une partie de
l'Arménie persane (1798), et ne cessèrent, par la
suite, d'étendre leur conquête. En 1813, ils devaient
s'annexer de nouvelles provinces. Vers la f i n du
X V I I I
e
siècle, lorsque la domination persane devint
de plus en plus vexatoire, les Arméniens émigrèrent
dans les régions limitrophes de la Russie, Etat chré–
tien. Un courant de sympathie se créa ainsi entre les
deux nations et les Arméniens soufeâitèrént l'occu-:
pation russe. L'idée f i t son chemin. Avec l'aide des
Fonds A.R.A.M