ARMENIENNE
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qui fut hostile aux rois d'Arménie. Cette hostilité se
transforma en haine, justement à cause de la dif–
férence de religion des deux peuples. Ballottée entre
deux puissants voisins, la Perse et Byzance, l'Ar–
ménie alla en s'affaiblissant.
Partage de l'Arménie.
Las des guerres qu'ils
se livraient entre eux à cause de l'Arménie, le roi
perse et l'empereur byzantin jugèrent préférable de
s'entendre au détriment de ce pays. Théodose le
Grand et Chapouh I I I partagèrent l'Arménie en
deux zones d'influence (387) : la partie est, environ
quatre cinquièmes du territoire, resta sous la souve–
raineté persane, un cinquième sous la domination
romaine avec Karin comme capitale (Théodosiopolis,
aujourd'hui Erzéroum). L'administration intérieure
fut confiée à deux rois fantômes : Khosrov I I I (386-
392; 414-415),
de la famille des Arsacides, pour la
partie persane, et Archak I I I (378-389) pour la par–
tie romaine. Les derniers rois arsacides furent Cha–
pouh (416-420) et Artachès I V (423-429). Ainsi, l'in–
dépendance de l'Arménie prit f i n ; le pays fut gou–
verné par des « marzpans » (gouverneurs perses)
dans la partie soumise aux Sassanides, par des pré–
fets, dans la partie occupée par Byzance.
Guerres de religion. Vardan Mamikonian.
La
résistance des Arméniens sous la conduite du géné–
ral Vardan, prince de la famille des Mamikonian,
forme un épisode intéressant de la lutte qui fut me–
née contre Yazdédjard I I (440-457) pour résister aux
tentatives de ce roi de convertir ses sujets au maz–
déisme. Ces luttes héroïques dont le point culminant
fut la bataille d'Avaraïr, sur la rivière de Deghmout,
restèrent indécises. Yazdédjard et ses successeurs
ne parvinrent pas à imposer la loi de Zoroastre ; par
contra, ils restèrent maîtres de l'Arménie. Le récit
de ces événements est consigné dans l'ouvrage re–
marquable d'un contemporain, Eghiché (1).
Le gouvernement des « marzpans » persans et des
(1)
Voir infra le chapitre consacré à cet auteur.
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