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LITTERATURE
préfets byzantins cessa respectivement en 652 et
653
par suite de l'invasion des Arabes : les Musul–
mans, après avoir écrasé l'armée du dernier roi sas-
sanide, Yazdédjard I V (641), vinrent occuper l'Ar–
ménie.
L'invasion arabe. La dynastie des,
Bagratides.—
Les Arabes conquirent l'Arménie (654). Les vexa–
tions continuelles des gouverneurs abassides susci–
tèrent finalement une réaction. Achot I
e
' (885-890),
descendant de la noble famille des Bagratides, se
distingua parmi les princes arméniens et fut nommé
«
prince des princes » en 859, et, en 885, i l obtint
la couronne royale de la part du calife même.Les rois
bagratides devinrent complètement indépendants en
913,
sous Sembat I
e r
(890-914).
Une ère de prospérité
et de culture s'ouvrit pour le pays. Les ruines des
villes de cette époque et notamment celles d'Ani, la
capitale, l'attestent. Cependant, l'esprit féodal était
très fortement ancré chez les princes pour permettre
l'existence d'un royaume puissant et uni. Quelques
chefs de la noblesse se séparèrent des rois Bagra–
tides. Le plus illustre parmi eux, Gaguik, chef de la
famille des Ardzrouni, fonda à Vaspourakan le
royaume des Ardzrouni, avec Van pour capitale (vers
913).
N i le royaume des Bagratides ni le royaume
des Ardzrouni ni les autres petits royaumes fondés
par la suite (vers la f i n du X
e
siècle on en comptait
sept) ne purent résister à la pression des Seldjou-
kides, peuple barbare formé de tribus turques, qui,
parti de la vallée de l'Oxus (Amou-Daria), envahit
l'Asie Antérieure à travers l'Arménie, après avoir
occupé tout le plateau de l'Iran. Sous cette domina–
tion, l'Arménie subit un martyre plus cruel que celui
infligé par les Arabes.
La dynastie des Roubéniens. Le Royaume de Ci-
licie.
Bientôt un nouvel Etat arménien devait se
fonder, cette fois en dehors de l'Arménie.. Pendant
l'invasion des Turcs seldjoukides, des dizaines de
milliers d'Arméniens s'étaient réfugiés en Cilicie où
le prince arménien
^
Rouben créa en 1080 un petit Etat
érigé en royaume sous le baron Léon I I , devenu le
Fonds A.R.A.M