ARMENIENNE
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diabène (=Mossul), l'Atropatène (=Aderbaïdjan).
De plus, i l hérita de son beau-père, Mithridate, roi
du Pont, tous lés territoires soumis jusque-là aux Sé-
leucides (83 av. J-C.). I l occupa même une partie de
la Judée.
Cette période de gloire fut de courte durée: vain–
cu par les Romains, d'abord par Lucullus (69 av. J . -
C.) ensuite par Pompée (64),Tigrane capitula; i l fut
obligé d'abandonner toutes ses conquêtes et de payer
un énorme tribut. I l fut considéré comme l'«ami et
l'allié du peuple romain» ; en réalité, i l était devenu
son vassal. Depuis cette date, l'Arménie ne joua
que le rôle d'un Etat-client entre les Romains et les
Parthes, ensuite, entre Byzance et les Perses, suc–
cesseurs de ces derniers.
A Tigrane le Grand succéda son fils Artavazt. Ce
roi fut emmené en captivité en Egypte par le trium–
vir Marc Antoine à cause de sa sympathie pour les
Parthes.
Parmi les monarques arméniens qui résistèrent
vaillamment à leurs ennemis, on peut citer Khosrov
I * dit le Grand, Terdat (Tiridate) I I (217-238 ap.
J..C.) et Terdat I I I (250-330).
Conversion au christianisme.
-—
C'est sous Terdat
I I I que le christianisme fut introduit en Arménie
par Grigor et déclaré par ce monarque religion d'E–
tat. Selon la tradition, Grigor (Grégoire) était le fils
d'Anak, meurtrier de Khosrov, père de Terdat, mais
ce n'est pas certain (1). Quoi qu'il en soit, Grigor,
de race arsacide, appartenait à la noblesse armé–
nienne; i l s'était réfugié dans les territoires romains
pendant l'occupation de l'Arménie par les Perses. I l
fut élevé à Césarée de la Cappadoce, où i l f i t de
fortes études dans les sciences chrétiennes et les
lettres grecques.
Lorsque le roi Terdat, élevé à Rome et envoyé par
les Romains pour occuper le trône de son père Khos-
1)
Cf. Lehmann-Haupt,
Arménien Einst und Jetât,
t. I.
Berlin, 1910, fr. 17. — Jos. Marquait,
Ueber den Ursprung des
armenischen Alphabets,
Vienne, 1917, p. 3.
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