ARMENIENNE
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entre le nombre des écrivains eccléskxstiques et
laïcs est plus grande que dans d'autres pays. Or la
première préoccupation littéraire des moines armé,
niens a été de produire des ouvrages théologiques
où les exégètes modernes trouveront maints sujets à
glose. Galano, labbé Cappeletti, Félix Nève, le cha–
noine Schmid en ont tiré grands profits. Les ouvra–
ges arméniens déjà imprimés ou restés manuscrits
offrent toujours une mine très riche pour peu que
l'orientaliste
consacre un ou deux ans à l'étude de la
langue arménienne.
Ce n'est pas tout. L'intérêt de la littérature ar–
ménienne s'étend encore à d'autres domaines de la
vie orientale. Au cours de sa longue et douloureuse
histoire l'Arménie a toujours été l'objet des convoi–
tises des conquérants étrangers. Elle fut aussi le lieu
de contact de deux grandes civilisations : l'orienta–
le et l'occidentale. Chez les auteurs arméniens an–
ciens et modernes on trouvera de nombreux passages
où nous sont révélés les différents aspects de cette
lutte. Des savants occidentaux avisés en ont saisi de
bonne heure l'importance, et c'est grâce à eux que la
littérature arménienne est sortie du cercle étroit des
philologues
et des linguistes pour devenir un pré–
cieux instrument d'études
orientalistes.
Le but de cet ouvrage est précisément de donner
aux étudiants orientalistes, et, en général, au public
lettré, un tableau d'ensemble sur l'état actuel de nos
connaissances en fait d'histoire littéraire arménienne.
Nous nous sommes efforcé de renseigner le lecteur
avec le plus de concision et d'exactitude
possibles.
Notre tâche était très ardue, car, sur nombre de
points, des précisions manquent; sur maints autres
subsistent d'importants désaccords ou des
contra–
dictions. Le présent ouvrage s'enflerait
démesuré–
ment s'il s'agissait d'indiquer tous les points litigeux
Fonds A.R.A.M