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LITTERATURE
ration qu'il en est plusieurs, tels que Moyse de Kho-
ren, Elisée, Lazare Pharbetzi, le patriarche Jean IV
et quelques autres, qui ne seraient pas indignes de
l'attention du lecteur européen, par leur éloquence,
la pureté soutenue de leur style et la contexture sa–
vante de leurs périodes oratoires, et qui pourraient
encore se faire lire avec intérêt après les grands
modèles que nous possédons, et après ceux que Romef
et la Grèce ont produits.
» (1)
Saint-Martin
reconnaissait aussi que
l'histoire
et la philologie pouvaient tirer des études armé–
niennes de grands avantages. Et le célèbre orienta–
liste poursuivait en ces termes :
«
La littérature arménienne, sans avoir l'intérêt
et la richesse de la littérature des Arabes, des Per-
sa/ns, des Hindous et des Chinois, ne mérite pas l'ou–
bli dans lequel elle est restée jusqu'à présent; le
grand nombre d'écrivains qu'elle a produits
la
rendent recommandable à tous égards... Ses histo–
riens... peuvent encore servir à remplir une lacune
assez considérable dans les Annales de l'Asie, et nous
fournissent,
en outre, de grandes lumières et des
renseignements très importants pour l'histoire des
Grecs de Constantinople,
des rois de Perse de la
dynastie des Sassanides, des Arabes musulmans, des
Turcs seldjoukides, des Croisades, des Monghols, et,
en général, de tout l'Orient depuis le commencement
du IV
e
siècle jusqu'aux temps les plus modernes
.»(2)
Un demi-siècle environ après Saint-Martin, Jules
Mohl, secrétaire général de la Société Asiatique, pou–
vait déclarer à propos de la publication du premier
volume de la collection d'historiens arméniens de
Dulaurier :
«
Rien n'est plus curieux ni plus digne d'intérêt
1)
Saint-Martin,
Mémoires historiques
et géographiqu
l'Arménie
t. I. Paris 1818, p. 5-6. '
2)
Saint-Martin,
op.
cit.
p. 4.
Fonds A.R.A.M