L ' A R M É N I E
P R É A R M É N I E N N E
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711
Tarkhounazi, r o i de Mélitène, et en 710 Mo u t a l l o u , r o i de
Gourgoum (Marach). L ' h omo n yme de ce dernier, Mo u t a l l o u r o i
de K o umm o u k h (Commagène), d'abord favorisé par les Assy–
riens mais q u i était ensuite revenu à l'alliance ourartienne,
devait à son t o u r être déposé par Sargon en 707.
Quant à Rousa I
e r
,
i l semble n'avoir pas survécu au chagrin
de sa défaite de 713. Les sources sargonides nous laissent entendre
qu'il t omba malade et en mo u r u t . L a littérature postérieure i r a
jusqu'à parler de son suicide, mais l'assertion semble controuvée.
Règne d'Argichti I I
Rousa I
e r
eut comme successeur son fils A r g i c h t i I I (713-680
environ). Grand bâtisseur comme ses ancêtres, le nouveau r o i
fonda une nouvelle ville d ' A r g i c h t i q i n i l i , sur le site de Tchélébi-
bagîii près d'Ardjèch, l'entoura de vignobles, de jardins, de
champs de blé et y creusa u n c a n a l
1
.
Sous ce règne l ' Ou r a r t o u paraît s'être relevé assez rapidement
de sa défaite de 713. E n effet, les tablettes assyriennes nous
apprennent que les Ourartiens recommençaient à étendre leur
influence sur les territoires-frontières et que Sargon se contentait
de leur adresser des représentations diplomatiques de t o n singu–
lièrement modéré
2
.
Nous savons d'ailleurs que l'influence
ourartienne s'étendait de nouveau j u s qu ' au pays de Kh a r d a
(
qu'on identifie à Kh a r p o u t ) dans « la province d ' A l z i » ( Ha n z i t h ,
Anzitène) et que le préfet de la province assyrienne du 'Naïri
(
Amida, Dyarbékir) recevait contre cette pénétration des ins–
tructions pur emen t défensives
3
.
A r g i c h t i I I a v a i t également
pour clients les chefs d u pays d ' Ou k k i ,
alias
Ou k k a i , principauté
située vers les sources d u Kh a b o u r oriental
4
.
Là encore l'Assyrie
se contentait d'une politique défensive.
Sennachérib (705-681), successeur de Sargon sur le trône
d'Assyrie, se borna à châtier ces dernières dissidences. I l p r i t et
ruina, dans cette même région, T o umo u r r i (le Tm o r i q des
nomenclatures arméniennes) et la ville du r o i d ' Ou k k i . Nous
savons que, plus à l'est, la frontière entre l'empire assyrien et
le royaume d ' Ou r a r t o u allait du versant nord du mo n t D j o u d i au
Moutsatsir (pays q u i était d'ailleurs, depuis les victoires de
Sargon, sous la d omi na t i on assyrienne). I c i encore Sennachérib
se contenta d'empêcher les petits chefs de la région entre Am a -
diyé et D j o u l ame r k de passer à l'obédience ourartienne. Mais
jamais i l ne se hasarda à une campagne contre l ' Ou r a r t o u .
1.
Stèle de Tchélébi-baghi, ap. A D O N T Z , p. 1 7 9 et 2 4 0 .
2.
Textes ap. A D O N T Z , p. 1 1 8 - 1 2 1 .
3.
I d e n t i f i c a t i o n s d ' Â D O N T z , p. 1 2 0 .
4.
Ibid.,
p. 1 2 1 .
Fonds A.R.A.M