L ' A R M É N I E
P R É H I S T O R I Q U E
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ancien et q u ' i l remonte à l'âge du bronze, bien q u ' i l se soit
également continué au début du fer. L ' a r t de ce foyer aurait, à
son apogée et à la période suivante, influencé l ' a r t du Le l v a r
(
ainsi qu'on le v o i t par les ceintures de bronze ou par les parures
de toilette) et aussi l ' a r t du Ta l y c h (comme on le v o i t par les
épingles de bronze) \
Le centre culturel du Le l v a r appartiendrait à l'âge d u fer.
Toutefois i l y a lieu de remarquer avec He n r i de Morgan qu'au
Lelvar le fer serait, pour ainsi dire, immémorial ; le cuivre était
réservé pour la parure, alors que les armes étaient toujours en
fer, ce métal existant à profusion dans le district, lequel en était,
pour toute cette région de l'Asie, le grand producteur
2
.
On a
vu (p. 32) que pour Jacques de Morgan le L e l v a r aurait été con–
quis par des populations venues du Ta l y c h q u i l u i auraient
imposé leur culture
3
.
A u contraire, pour H e n r i de Morgan, ce
seraient les populations d u Le l v a r q u i , depuis longtemps en
possession de l'épée de fer, auraient conquis le Ta l y c h , plus ou
moins attardé à un outillage de bronze, d'où les phénomènes de
pillage et de réoccupation constatés dans les nécropoles du
Talych, n o t amme n t à D j o n i i dans le Ta l y c h russe et à Agha
Evlar dans le Ta l y c h persan
4
.
F . Ha n t c h a r est également d'avis
que le L e l v a r joua bientôt un rôle de premier plan, que son
influence se substitua à celle du foyer de Gandja-Qarabagh et
qu'elle se fit sentir jusqu'au Ta l y c h
5
.
Pour cet archéologue, la
seconde période du groupe de Gandja-Qarabagh est synchro-
nique du début du fer au Le l v a r et contemporaine également
de la troisième période du Ta l y c h
6
.
E s t - i l possible d'extraire de cette chronologie relative une
chronologie absolue ? Fa rma k o v s k i et Ha n t c h a r l ' o n t tenté. L e
rapprochement de certains objets p r ovenan t des fouilles de
Gandja-Qarabagh (ceintures gravées) avec le h i t t i t e , ou (épingles
de bronze à tête « en boucle ») avec l'étage V I de Troie a f o u r n i
aux deux archéologues les synchronismes désirés. L'apogée du
groupe de Gandja-Qarabagh se situerait ainsi à l'époque de l a
sixième ville de Troie, la Troie homérique (vers 1400-1080), ce
qui est aussi l'apogée de l'empire h i t t i t e de Cappadoce
7
.
I l
semble même que le synchronisme se poursuive à l'époque de
la septième ville de Troie, laquelle se situe entre 1000 et 700
1.
F . H A N T C H A R ,
Nadeljormen,
p . 139-140.
2.
H e n r i D E M O R G A N ,
Délégation
de Perse,
Mémoires,
V I I I ,
Recherches
au Talyche
persan,
1905,
p . 338-339.
3.
Préhistoire
orientale,
I I I , p . 286-287.
4.
Recherches au Talyche,
p . 3 3 6 , 338-339.
5.
F . H A N T C H A R ,
Nadeljormen,
p. 139.
6.
H A N T C H A R ,
ibid,
p. 1 3 1 .
7.
F A R M A K O V S K I ,
Materialy
po archeol. Rossii,
Pélrograd, 1914, p . 15-78.
F. H A N T C H A R ,
Nadeljormen,
p. 128, H A N T C H A R ,
Kaukasus-Luristan,
p. 64,
Fonds A.R.A.M