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L ' A R M É N I E
P R É H I S T O R I Q U E
On peut les diviser en deux catégories : poteries à la ma i n et
poteries au tour. Les premières sont rares. Elles sont en argile
jaunâtre sans décor. Quelques-unes p o r t en t des incisions faites
au doigt. Notons des écuelles, des gobelets à fond a r r o nd i rappe–
l a n t la no i x de coco. Certaines p o r t e n t des « oreilles » percées. Les
poteries au t o u r sont, bien entendu, plus régulières. L a p l up a r t
ont un décor géométrique d'un noir b r i l l a n t en arêtes de poisson,
en lignes ondulées, en triangles, en lignes de points, etc. Les
formes de ces vases v a r i e n t beaucoup. On t r ouv e des marmites,
des coupes, des plats, des urnes, des passoires, des lampes à
huile, une cuillère en argile, etc.
1
.
E n résumé, la p l u p a r t des objets recueillis dans les tombes du
lac Sévan présentent une grande analogie avec ceux de R e d k i n -
Lager, de Cheïthan-dagh, de Mouçiryéri et de Ha y b a d , ainsi
du reste qu'avec l'outillage de plusieurs tombes récemment
découvertes en Mésopotamie. D'après La l a y a n , cette civilisation
avec majeure partie de l'outillage en bronze et petite minorité
d'objets encore en pierre remonterait aux débuts de l'âge du fer
au Caucase, à p a r t i r du x x
e
siècle environ a v an t J.-C.
E n dehors du territoire arménien, i l y aurait à citer le groupe
de la région de Tiflis, en Géorgie, et celui de Ko b a n , en Osséthie,
sans parler du Ta l y c h , déjà mentionné. L a nécropole de Ko b an ,
à 35 k m . au sud-est de Vladicaucase, explorée depuis 1869, a
livré un matériel assez abondant : des haches-marteaux en bronze
de t yp e russe ou danubien, des poignards de bronze à poignée
souvent anthropomorphe, des fibules de t yp e « européen », voire
spécifiquement hallstattien, des bagues, bracelets et boucles
d'oreille à spirales, toutes formes assez différentes de celles que
nous on t montrées les fouilles de Lelvar. E n revanche, les figu–
rations d ' an imaux (cerfs, chevaux, chiens, renards, ours, etc.),
gravées au b u r i n sur les haches et sur les agrafes de ceinture en
bronze de Ko b a n , se rapprochent assez des figurations analogues
du Le l v a r
2
.
Chronologie
protohistorique
Tel est l'inventaire sommaire des richesses, jusqu'ici explorées,
de la préhistoire et de la protohistoire arméniennes. Quels sont
les rapports de ces divers foyers entre eux, quelle en est la chro–
nologie relative et absolue ?
E n chronologie relative, i l y a lieu, semble-t-il, d'admettre
avec F . Han t c ha r que le groupe de Gandja-Qarabagh est le plus
1.
Ibid.,
flg. 4 1 , 93.
2.
Cf. R . V I R C H O W ,
Das Grâberfeld
von Koban,
B e r l i n 1883. D E M O R G A N ,
Préhistoire
orientale,
I I I , p. 314-329. H A N T C H A R .
Kodel/ormen
des
Kaukasus-
(
lebietes,
Eurasia
Sepentrionalis
Antiqua,
V I I , 1932. p. 151 et sq. H A N T C H A R ,
Kaukasus
Lurislan,ibid.,
IX,
1934,
p. 314-329.
Fonds A.R.A.M