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L ' A R M É N I E
P R É H I S T O R I Q U E
Les sépultures inventoriées sur ces sites appartiennent d'après
Jacques de Morgan, à deux catégories : 1° des cistes en gros
matériaux que cet archéologue estime « indigènes », c'est-à-dire
caractéristiques de populations agricoles en possession d'un v i e i l
outillage de bronze avec une céramique ornée au lissoir et jamais
incisée ; 2° des tombes en moellons q u i seraient celles d ' un peuple
conquérant, peut-être venu du Ta l y c h (l'hinterland de Le nk o r an ,
où un outillage analogue a été trouvé), peuple en possession d'une
épée longue en fer, d'une céramique à pâte incisée et épris de
figurations animalières
1
.
L a sépulture du Cheïthan-dagh, par
exemple, ne renferme que des sépultures « autochtones », tandis
que celle deMouçi-yéri présente les deux catégories. E n réalité le
mélange des deux populations devait être déjà u n f a i t accompli,
car nous y voyons un grand nombre d'armes de fer, poignards
droits à deux tranchants, fers de lance « en feuille de saule »,
couteaux plus ou moins courbés, certains a y an t p u servir de
faucilles. Quelques-unes de ces armes on t conservé leur gaine,
mince feuille de cuivre appliquée sur u n fourreau de cuir. Dans
l'élément « étranger » on v o i t apparaître des ornements de bronze
sur les pommeaux et des bouterolles de gaine de formes diverses ;
les épées sont i c i de longues lames de fer, étroites et renforcées
en leur épaisseur médiane. A Mouçi-yéri, les épées o n t souvent
des poignées très ornées, à l'exemple d'ailleurs de l ' o rnemen –
t a t i o n du Ta l y c h
2
.
L a parure est représentée dans les tombes « autochtones »
du Le l v a r par des torques de bronze ou , plus rarement, de fer,
ou par des colliers en pendeloques de p l omb , et dans les tombes de
«
conquérants » par des colliers en cornaline ou en perles de verre
bleu. L a t ombe d ' Ak t h a l a a livré des bracelets de bronze à
ornementation géométrique. Les tombes des « conquérants »
on t donné (à Mouçi-yéri n o t amme n t ) d'assez beaux disques de
coiffure. Quant aux fibules, les nécropoles d u L e l v a r en o n t livré
deux types : « la broche d'une seule pièce, t o u t entière en bronze,
bien connue à Ha l l s t a t t , et la fibule à épingle de fer, très caracté–
ristique de cette région », sans parler d ' un grand nombre d'épingles
à grosse tête q u i jouaient le rôle de fibule et maintenaient le
vêtement croisé sur la p o i t r i n e . Certaines des épingles p o r t en t ,
attachés par des chaînettes, tous les instruments d'une trousse
de toilette. Signalons aussi des pendeloques parfois fixées à un
anneau par des chaînettes q u i servaient de pectoral. Les
boucles d'oreille sont en bronze, en argent ou en cuivre avec
perle de cornaline
3
. ,
Une place à p a r t doit être faite p a r m i les trouvailles du L e l v a r
1.
D E M O R G A N ,
Préhistoire
orientale,
I I I , p. 2 8 6 - 2 8 7 .
2.
D E M O R G A N ,
Préhistoire
orientale,
I I I , p . 2 8 8 - 2 9 2 .
3.
Ibid.,
p. 2 9 2 - 2 9 6 .
Fonds A.R.A.M