L ' A R M É N I E
P R É H I S T O R I Q U E
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village d ' A r d v i . Tous ces temples sont creusés artificiellement et
ont la forme de salles, c'est-à-dire qu'ils sont complètement
ouverts d ' un côté. Le fleuve passe devant eux, ou l'eau y est
conduite artificiellement. Jusqu'à nos jours les habitants adorent
cette eau et l'appellent le
Nombril du Serpent.
L a grande caverne
du v i eux Goris est également u n t emp l e d u culte de l'eau d onnan t
sur le fleuve, ainsi que la caverne sise dans la vallée de GéZard
creusée dans le rocher, au confluent d u GéZardadjour et d u
ruisseau venan t de T o k hma k h a n , et enfin l'Aïrévanq même de
GéZard (la caverne du sous-sol) entièrement transformée par
l'architecture chrétienne, mais q u i jusqu'à nos jours conserve
religieusement l'eau sacrée
1
. »
L'expédition soviétique de 1926 a également découvert sur
le promontoire oriental du lac Sévan, cinq
vichap
en forme de
poissons, ce q u i atteste, i c i aussi, l'ancienneté d u culte de l'eau
et des t r a v a u x d ' i r r i g a t i o n
2
.
Foyers métallurgiques. Le groupe du
Lelvar.
L'Arménie f u t u n des principaux foyers métallurgiques de la
protohistoire. Mentionnons comme centres de l'industrie du
cuivre (mines et fonderies) le groupe d ' A l l a h v e r d i et des autres
sites de la rivière Bo r t c ha l ou , le groupe de D i l i d j a n (pointe n o r d -
ouest du lac Sévan), le groupe de Gandja (Gandzak, Iélizavetpol)
et du Kédabeg, celui de Na g o r n i dans le Qarabagh, enfin celui
de Zangézour et de Mégri (ou Mi g r i ) à l'est d'Ordoubad sur
l'Araxe, pour ne pas parler du Qaradagh, en Azerbaïdjan, q u i
est en dehors de l ' Armén i e
3
.
L a rivière Bo r t c ha l o u , q u i coule au
pied d u mo n t L e l v a r et v a se jeter dans la K o u r a , traverse d ' a i l –
leurs des districts aussi riches en minerais de p l omb , d'argent,
de zinc et de fer qu'en cuivre
4
.
I l ne f a u t donc pas s'étonner de la
quantité de b i j o u x de bronze et d'armes de fer que renferment
les tombes découvertes par la mission de Morgan dans la région
du mo n t Le l v a r , n o t amme n t à A k t h a l a , à Mouçi-yéri, à A l l a -
verdi, à Sadakoh, à Outch-kilissa, au Cheïthan-dagh et dans la
vallée de la rivière K h r a m , affluent de la Ko u r a
5
.
1 .
B E R B É R I A N ,
l. c ,
p.
285.
2.
Ibid.,
p. 290. Sur les génies a q u a t i q u e s , d r a g o n s , serpents, etc., dans le
folklore arménien, cf. B E N V É N I S T E ,
L'origine
du vishap
arménien,
Revue des
Études Arméniennes,
t . 7, 1 , 1927, p. 7-9.
3.
Carte dans H A N T C H A R ,
Urgeschichte
Kaukasiens,
Eurasia
Septentrio-
nalis Antiqua,
t . 9, 1934, p. 327. Compléter avec une a u t r e carte archéologique
de H A N T C H A R , dans son étude :
Die Nadelformen
des
Kaukasusgebiels,
dans
Eurasia
Septentrionalis
Antiqua,
t . 7, 1932, p. 180.
4.
J . D E M O R G A N ,
Mission
scientifique
au Caucase,
t . I , 1889, p. 10.
5.
J . D E M O R G A N ,
Préhistoire
orientale,
I I I , p. 285. H A N T C H A R ,
Kaukasus-
Luristan,
dans
Eurasia
Septentrionalis
Antiqua,
I X , M i n n s v o l u m e , H e l s i n k i .
1934,
p. 7 1 .
—
V o i r n o t r e c a r t e , p . 30.
Fonds A.R.A.M