P R I N C I P A T D E S B A G R A T I D E S
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ane I
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beau nom de Sembat le Confesseur. Mais peut-être
comptait-il profiter du crédit q u ' i l acquerrait ainsi sur l'esprit
je l'émir pour amener celui-ci à composer. De fait, après une
année d'efforts inutiles et sur un ordre soi-disant v enu de l a
cour de Sâmarrà, Bogha accorda
Yaman
à Abou-Mousé. Celui-ci
se
présenta au camp arabe où i l f u t reçu avec honneur. I l est
vrai que, peu après, i l f u t invité à se rendre, lui aussi, à la cour du
khalife
l
.
U n peu plus t a r d , Bogha devait également faire p r i -
sionnier le père d'Abou-Mousé, le grand-ichkhan Aternerseh ou
\
darnasé que les défenseurs d u f o r t de Khatchèn ne réussirent
pas non plus à sauver
2
.
Ayant ainsi triomphé, par la force ou par la ruse, de la maison
d'Aghouanie, Bogha envoya u n détachement dans l a principauté
de la Siounie orientale, gouvernée par les deux frères Vasak et
Achot
3
.
Beaucoup de Siouniens se retranchèrent dans l ' imp r e –
nable forteresse de B a / k h , q u i , effectivement, ne p u t être forcée.
Quant à l'ichkhan Vasak, i l s'enfuit au Kotaïq, puis, toujours
poursuivi par les coureurs arabes et faisant d'ailleurs f r o n t
contre eux, i l se réfugia sur la rive orientale d u lac Sévan, dans l a
province de Gardman, mais le seigneur de cette province,
l'ichkhan Kétridj ou Kétritchn, le t r a h i t , le chargea de chaînes
et le livra à Bogha. Les Arabes s'emparèrent également d'Ach'ot,
frère de Vasak *. D u reste, l a trahison don t le prince d u Gardman
venait de se rendre coupable ne lui profita guère : Bogha pénétra
peu après au Gardman, surprit Kétridj et le fit également p r i -
sionnier. I l envahit de même l ' O u t i e t y captura, dans le f o r t de
Tous, Stéphannos K o u n , seigneur des Sévordiq
5
.
I l chercha à
établir solidement la domination arabe en ces régions en repeuplant
avec des musulmans l a ville de Chamkor sur l a Ko u r a , naguère
détruite par les Kha z a r et destinée maintenant, avec Gandja
(
Gandzak) et Bardaa, à surveiller l'Arménie Orientale
6
.
Les débuts du
«
fus d'Aboubeldj »
Au nord-ouest, Bogha se h e u r t a i t à l'influence byzantine.
C'est du côté des By z an t i n s que regardaient tous les princes
arméniens mis en péril par l a conquête arabe, no t ammen t l a
1.
THOMAS I I I ,
ch. x, p.
1 4 9 - 1 5 0 .
m , tu. ii, p. i t y - i o o .
~ J E A N K A T H O L I K O S , X I I I , p. 114.
3-
Voir plus bas,
in fine
l a généalogie d e j a maison de Siounie, p. 646.
4.
J E A N K A T H O L I K O S , X I I I ,
p. 112-113.
Etienne
O R B É L I A N ,
Histoire de la
Siounie, I , ch. x x x v n , p . 104 et B R O S S E T ,
ibid.,
I I , p. 26.
5-
J E A N ,
X I I I ,
p . 114.
Etienne
O R B É L I A N ,
Histoire de la Siounie,
I ,
*.
xxxvn, p. 104. Bappelons que les Sévordiq, ou « F i l s Noirs », habitaient
«
province de l ' O u t i , « vers C h a m k o r et les confins d u Gougarq à l'ouest et
'«
l'Artsakh vers le s u d » ( L A U R E N T , p. 23).
^ » _ B E L A D H O R I , p. 203, ap. M A R Q U A R T ,
Streifzûge,
p. 24 et 36. L A U R E N T ,
Histoire de l'Arménie.
Fonds A.R.A.M