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P R I N C I P A T D E S B A G R A T I D E S
famille de K o u r d i k Mami k o n i a n , dernier prince du Bagrév
arir
i
et chef de l'illustre maison q u i a v a i t naguère dominé l'Arménie
Nous verrons comment le fils de K o u r d i k , Grigor Mamikonian
menacé par les Arabes, songeait à se réfugier en territoire
b y z an t i n , quand i l périt dans des conditions assez étranges
1
Plus à l'ouest, une branche particulière des Bagratides était
établie sur le Tc ho r okh , dans le district de Sper, avec résidence
à Achkharaberd
2
.
E l l e était alors représentée par un certain
Galabar (ou Grigor) I c h k h a n i k , belliqueux personnage q
u
;
guerroyait contre ses voisins, les Byzantins. E n effet, comme le
rappelle J . Lau r e n t , « le pays grec immédiatement voisin de Sper
entre la mer Noire et l ' Euph r a t e , vers Keltzéné et Kamakha
confinait à l'Ouest avec le pays de Mélitène, où commandait un
émir, et avec celui de Téphriké tenu depuis plus d'un demi-
siècle par les Pauliciens. Or cet émir et les Pauliciens menaient de
concert, vers 850, une guerre acharnée contre les Byzantins
dont les forces se t r ouv a i en t occupées contre eux. L'occasion
p a r u t bonne au seigneur de Sper de tomber sur le dos des Grecs
du voisinage et de leur enlever quelque bon morceau »
3
.
Dans
cette l u t t e , Galabar reçut u n concours précieux, celui du prince
ardzrounien de branche cadette Gourgèn fils d'Aboubeldj que
nous avons avons v u s'enfuir du Vaspourakan devant l'invasion
arabe. Comme on l'a v u aussi, le fils d'Aboubeldj s'était d'abord
réfugié au Bagrévand auprès de son oncle maternel Kourdik
Mami k o n i a n
i
.
Quand l a famille de K o u r d i k eut été massacrée
à l'instigation des Arabes, le fils d'Aboubeldj, personnage éner–
gique et plein de ressources, se retira à Sper, auprès de Galabar
I c hkhan i k au service duquel i l m i t sa vaillance et son habileté
et q u ' i l aida efficacement contre les By z an t i n s
5
.
Avec son con–
cours, Galabar enleva à ces derniers l a forteresse d'Aramaniak,
près de la moderne Baïbourt
6
.
Sur ces entrefaites un déta–
chement arabe, envoyé par Bogha, v i n t attaquer le pays de Sper,
mais i l f u t b r i l l amme n t repoussé par les soldats de Galabar
au
1.
V A R D A N , 8 1 , dans T H O P D S C H I A N ,
Politische
Geschichle,
p. 129, 135.
C l
G H A Z A R I A N , p. 7 2 . D A G H B A S C H E A N , p. 4 2 . L A U R E N T ,
l'Arménie.,
p. 120.
1 2 2 , 1 2 3 ,
n . 1 1 ; 1 2 7 , n . 8 , 2 1 6 . L A U R E N T ,
Un féodal arménien, R. E. A.,
II
2, 1 9 2 2 ,
p. 1 7 9 . L e texte de V a r d a n établi p a r M U Y L D E R M A N S , I V , 1, p. 125-
n'. 6 , prouve qu'il ne s'agit pas i c i de K o u r d i k , mais de son fils Grigor Mami–
konian. S u r le sort ultérieur de Grigor, voir plus loin, p. 3 6 8 et 373.
2.
ou A c h a r h a b e r d ; H Û B S C H M A N N ,
Ortsnamen,
p. 4 0 0 .
3
~ L A U R E N T ,
Un féodal arménien, R. E. A.,
I I , 2 , 1 9 2 2 , p. 1 6 9 .
4.
T H O M A S , I I I , 1 3 , p. 1 5 5 .
5.
T H O M A S ,
I I I , 1 3 , p. 1 5 6 . S i le fils d'Aboubeldj n'était qu'un Ardzrou–
nien de branche cadette, s a forte personnalité paraît avoir frappé les con–
temporains. D e plus, on l ' a v u , i l réunissait dans sa personne le sang «W
A r d z r o u n i et celui des Mamikonian. « L e très illustre Gourgèn, dit Tno.mas-
était le rejeton de deux lignées royales (sic), celle de Sénéqérim et celle a
Ma mk o u n , issu de Sénéqérim p a r son père et de Mamk o u n par sa mère.
Cf
L A U R E N T ,
Un féodal arménien, R. E. A.,
I I , 2 , 1 9 2 2 , p. 1 6 9 .
6.
T H O M A S , I I I ,1 3 , p. 1 5 5 - 1 5 6 .
Fonds A.R.A.M