P R I N C I P A T D E S B A G R A T I D E S
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j7 novembre 853 et que l'Église arménienne commémore le
3
mars de chaque année
Campagne de Bogha contre les émirs d'Arzèn et de Tiflis.
Résistance des Tzanar.
Au printemps de 853 Bogha se prépara à poursuivre ses con–
quêtes. I l reçut auparavant, à son quartier général de Dw i n , la
visite du
sparapet
Sembat Ablabas, prince de Bagaran (princi–
pauté bagratide du Chirak et de l'Archarouniq), q u i venait faire
acte de loyalisme auprès du représentant du khalife. Une telle
soumission a été sévèrement jugée, n o t amme n t par J . Lau r e n t ,
mais ce savant attribue à la conduite de Sembat des motifs bas
dont on ne trouve rien dans les sources
2
.
Sans doute Sembat
cherchait-il à laisser passer l'orage en sauvant ce q u i p ouv a i t être
sauvé. Jean Katholikos loue son esprit politique q u i évita à
l'Arménie la ruine totale et l u i p e rmi t de se relever avec une
rapidité incroyable au lendemain de l'invasion
3
.
I l est d ' a i l –
leurs très v r a i que Sembat allait un peu loin dans cette voie. L a
chronique de Thomas nous avoue q u ' i l avait dépéché au quartier
général de Bogha son fils Ac h o t — le f u t u r r o i d'Arménie
Achot I
e r
—,
lequel renseignait l'émir « sur les choses de la'guerre .
en ce qui concernait les ressources et produits locaux » *. To u t e –
fois i l y a lieu de remarquer que les préparatifs de Bogha, au
point où nous en sommes arrivés, n'étaient pas dirigés contre des
chrétiens mais contre ses propres coreligionnaires musulmans. E n
effet, le représentant d u khalife Mo t a w a k k i l n'entendait pas
châtier seulement l'insubordination des
nakhararq,
mais aussi
celle des émirs rebelles.
Les deux principaux de ces émirs étaient l'émir d'Arzen,
Moûsâ ibn-Zorara, et l'émir de Tiflis, Ishâq. Moûsâ, on l ' a v u ,
avait défendu Bagarat de Tarôn contre le gouverneur Yoûsouf
et aidé les montagnards du Khoïth à massacrer ce dernier.
Bogha le f i t prisonnier et l'envoya en captivité à Sâmarrâ
5
.
Quant à Ishâq q u i , depuis v i n g t ans, était émir de Tiflis (833-
853)
6
et s'y conduisait en maître absolu, t e nan t tête à plusieurs
1.
THOMAS, I I I , 8, p. 138-139. A S O / I K , I , 2, p. 135-137. J E A N K A T H O L I K O S
jni, p. 108-111.
Cf.
sur les données de cette dernière source B R O S S E T dans
i Histoire de Siounie,
t. I , p. 103-104, n . 4. V A R D A N , I I I , 7, p. 123 (avec l a note 3
le M U Y L D E R M A N S ) .
»•
J . L A U R E N T ,
L'Arménie,
p.
1 2 2 ,
n. 4, affirme que Sembat avait aidé
émir Yoûsouf à faire prisonnier son frère B a g a r a t , prince de Tarôn. I l cite
'
a
Ppui de cette assertion J E A N K A T H O L I K O S , X I I I , p. 105. O r il n'y a rien de
tc
'
chez Jean.
, .
3-
J E A N K A T H O L I K O S , X I I I , p. 108.
«•
THOMAS, § 9, p. 141.
, *
1
ABARI, I I I , 1409. Cf. T H O P D S C H I A N ,
Politische...
Geschichte,
p. 121.
'•
WRENT, p.
1 1 9 .
6
-
L A U R E N T , p. 320-321.
Fonds A.R.A.M