P R I N C I P A T
D E S
B A G R A T I D E S
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t nous te livrerons A c h o t
1
. »
Ce dernier, ayant percé leurs
machinations, estima n'avoir plus d ' au t r e ressource que de faire
iTjel à la magnanimité de Bogha. I l se rendit donc au camp de
l'émir (852). I l f u t aussitôt chargé de chaînes avec son fils Grigor
pérénik, un de ses frères et d'autres membres de sa famille.
Tous furent enchaînés et envoyés avec une caravane de cha–
meaux à la cour d u khalife Mo t awa k k i l , à Sâmarrâ
2
.
L e prince
Sembat de Mo k q , — un Bagratide de branche cadette —, q u i se
trouvait comme vassal dans l'armée de Bogha, ne p u t demander
la libération du prince ardzrounien. I l du t se contenter de faire
me
ttre en liberté d'autres captifs que l'émir n'osa refuser
à son loyalisme
3
.
Deux seigneurs, Géorg Hak e t s i et Khosro
Gabelian, essayèrent de délivrer un convoi de prisonniers au
passage d'une gorge. A y a n t été eux-mêmes capturés, ils subi–
rent le martyre plutôt que d'apostasier
4
.
A ce point de son expédition, Bogha lança un détachement
de 15.000 hommes à la poursuite de Gourgèn A r d z r o un i , frère
du prince Achot de Vaspourakan. Gourgèn s'était en effet réfugié
dans le canton d'Orsitaniq qu i faisait partie du Grand AZbag
6
,
«
au sein de la montagne dominant le village de Th o v , dans la
vallée de l ' A r i a n - l i d j (le lac d u sang). Là s'étaient réunis des
émigrés des confins de l'AZbag, du Zaréhavan, du pays mo n t a –
gneux d'AZz (ou AZeZ), de la montagne de DchoZ, etc », en t o u t ,
900
hommes. Gourgèn, en v o y a n t fondre sur l u i le corps d'armée
arabe, offrit de se soumettre, mo y ennan t libération de son frère,
le prince Achot, ou plutôt i l chargea leur mère, la princesse
Rhipsimé, d'aller porter ces propositions au camp arabe. E n
réalité les émirs ne cherchaient qu'à amuser Gourgèn par de
feintes négociations pour t ombe r sur l u i et le capturer, l u i aussi.
Il finit par s'en apercevoir et, acculé sur les bords de la rivière
Zav, accepta le combat. L a chronique de Thomas énumère les
vassaux des A r d z r o un i q u i combattaient sous ses ordres. Nous
y voyons figurer plusieurs seigneurs de la maison des Gnouni
(
Vahan, Chapouh, etc), de la maison des Ama t o u n i (MoucheZ,
Sahak etc), de la maison des Va r a j n o u n i (Mleh, iîostom, etc.),
de la maison des En t r o u n i (Géorg, Isé), de la maison des Vahé-
vouni (Khabarak, K h r a k h a t ) et de la maison des Antzévatsi
(
Géorg, Da v i t h etc.). Cette fois, les Arméniens, animés par le
courage du désespoir, taillèrent l'ennemi en pièces : 1.800 Arabes
J- THOMAS, I I I , 2, p.
115.
f. THOMAS, I I I , 3, p. 118-119. Cf. L A U R E N T ,
Un féodal arménien au
«•
siècle, R. E. A.,
I I , 2, 1922, p. 164-165.
lfi
j>- THOMAS, I I I , 2, p. 115-118. Cf. L A U R E N T ,
Un féodal arménien,
p. 165-
*•
THOMAS, I I I , 4, p. 119-120.
jaîr
,
S S E T
> '•
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-
> P - 121, n . 3, ne croyait pas cette localisation possible
™ qu il plaçait le G r a n d A / b a g a u nord-est d u lac de V a n . E n réalité ce
l
°n était situé au sud-est du l a c , comme le confirme le contexte.
Fonds A.R.A.M