P R I N C I P A T
D E S
B A G R A T I D E S
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nant qu'ils auraient bientôt à subir les mêmes tourments
P
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iès gens de la plaine, se réunirent, armés des lances qu'ils ne
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tient jamais pour se défendre, dans les forêts, contre les bêtes
IjBvages- » Us convergèrent sur Mouch , y massacrèrent la gar-
'
son arabe et délivrèrent les otages. L'émir Yoûsouf s'était
réfugié dans une église. Pressé par les insurgés, i l grimpa sur la
coupole- Les montagnards l ' y suivirent. « L ' u n d'eux le frappa
de sa lance q u ' i l l u i enfonça j u s qu ' aux poumons », d i t Thomas
ardzrouni, lequel ajoute : « J ' a i v u de mes y eux l'homme q u i
avait porté le coup et me suis assuré de la vérité d u fait »
(
mars 852)
K
Le désastre des forces khalifales était d ' au t an t plus grave que
]
es
émirs arabes implantés en Arménie profitaient des circons–
tances pour se révolter encore une fois. Mousâ ibn-Zorara, émir
d'Arzèn, n'avait pas hésité à s'unir contre les représentants du
khalife à Bagarat de Tarôn et même aux montagnards insurgés du
Khoïth
2
.
C'est que, par leurs unions de famille, ces émirs com–
mençaient déjà à s'arméniser : Mousâ d'Arzèn avait épousé
une princesse bagratide, sœur de Bagarat et n'entendait pas
laisser le Tarôn t ombe r aux mains du khalife.
Campagnes de l'émir Bogha au
Vaspourakan
Après ce sanglant échec de ses troupes, le khalife Mo t awa k k i l
envoya en Arménie de nouvelles armées commandées par un
officier turc, Bogha al-Kabîr. « C'était un viel émir dont l'âge
n'avait pas éteint l'ardeur combattive, si redouté que nul,, dans
l'empire abbâsside, n'osait contrecarrer ses volontés. » I l avait
leçu pour mission d'amener enchaînés au khalife tous les princes
rebelles de l'Arménie, dynastes chrétiens comme émirs dissidents.
En cette même année 852 qu i a v a i t v u la mo r t de Yoûsouf, i l
partit pour l'Arménie avec une armée de 200.000 hommes.
Bogha installa son quartier général à Kh e l a t h , ville devenue
depuis longtemps t ou t e musulmane et située, on le sait, à l'angle
nord-ouest du lac de Va n . De cette position centrale, i l alla au
Tarôn faire prisonniers les fils de Bagarat Bagratouni, les princes
Achot et Da v i t h
3
.
Rien que dans le mo n t Sim (Simn-léarn)
entre le Tarôn et le Khoïth, région où avait été massacré son
prédécesseur Yoûsouf, Bogha t u a 30.000 personnes. De K h e l a t h ,
en bois, à deux dents. L ' h i v e r ils s'attachent sous les pieds des planchettes
:
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e
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S m a r c n e m
-
a u s s
i facilement sur la neige que sur u n terrain
1
THOMAS, I I , 7, p. 1 0 5 . Cf. V A R D A N , trad. M U Y L D E R M A N S , I I I , 7, p. 1 2 2 .
^AZARIAN,
l.
c , p. 5 1 sqq.
J Cf. L A U R E N T , p. 3 2 6 .
M,!
A S O
'
I K , 2, p. 1 3 5 . J E A N K A T H O L I K O S , X I I I , p. 1 0 6 - 1 0 7 . V A R D A N , t r a d .
"
VYLDERMANS, I I I , 7, p. 1 2 2 - 1 2 3 .
Fonds A.R.A.M