P R I N C I P A T D E S
B A G R A T I D E S
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dis et successeur de Grigor-Souphan en Siounie Occidentale,
agissent avoir toujours vécu en paix. E n revanche, cette
énergiq
ue
maison siounienne s'agrandissait au dehors. Comme on
le verra plus loin, Nersèh, frère de Babgèn (Siounie Orientale),
vainquit et t ua à Morgog en 821 Varaz-Terdat, prince d'Aghouanie,
je la dynastie mihrakane (c'est-à-dire sassanide locale), « et
s
'
empara de tous ses biens »
l
.
Notons, pour en finir avec l'époque d'Achot Msaker, que c'est
v e r s
ce temps-là ou d'une manière plus large entre 775 et 826,
qu'Adontz propose de situer le célèbre historien arménien Moïse
de Khorèn, remarquable pour son dévouement à l a cause bagra-
tide, son hostilité aux Mami k o n i a n et aussi ses sympathies pour
Byzance
2
.
Bagarat de Tarôn et Sembat
Ablabas
Le prince d'Arménie, chef de la famille bagratide, Ac h o t
Msaker mourut en 826
3
.
L a solide principauté que par sa v a i l –
lance et son adresse i l avait reconstituée, f u t malheureusement
partagée entre ses deux fils, Bagarat et Sembat. C'était là le
résultat de la coutume féodale q u i « détruisait à chaque généra–
tion l'effort d'unité fait par la génération précédente »
4
.
Ajoutons
que les Arabes furent i c i bien aises de v o i r se morceler le domaine
bagratide et s'affaiblir d'autant la puissance de l'énergique
maison. Avec leur sanction, Bagarat, le fils aîné du Carnivore,
reçut le Tarôn, le Khoïth et le Sasoun
5
, «
c'est-à-dire la haute
vallée de l'Euphrate oriental et de ses abords », tandis que
le second fils d'Achot, Sembat Ablabas, avait les territoires de
l'Araxe (Chirak, Archarouniq, etc), avec Bagaran, l a capitale
paternelle
6
.
Mais cette répartition ne du t pas être décidée sans
remous. En effet Sembat, au momen t du décès de son père, se
trouvait, depuis 806, otage auprès du khalife al-Mamoûn et y
avait acquis le surnom arabe d'Abou'l-'Abbâs, en
arm.
Ab l aba s
7
1.
E T I E N N E O R B É L I A N ,
Siounie.
I , c h . x x x i n . p. 96, avec l'importante
note de B R O S S E T (n. 2) et B R O S S E T ,
ibid.,
I I , p. 24-25.
2.
ADONTZ,
Sur la date de l'histoire de l'Arménie de Moïse de Khorène,
Bpantion, X I , 1936, p. 97-100. A u s s i :
A propos de la note de M. Léwy sur
mse de Chorène,
B y z a n t i o n , X I , 1936, p. 597-599. (Pour H a n s L e w y , Moïse
«
Khorèn écrivait sous l'empereur Basile I " , entre 876 et 886).
o.
V '
4.
LAU
ARDAN, p. 79 ap. M A R Q U A R T ,
Streifzùge,
p. 452.
R E N T , p. 105.
5.
Sources relevées p a r L a u r e n t . Pour le T a r o n et le Khoïth, T h o m a s
U M Ï Ï '
1
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> P-
9 6
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V I I
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1 0 4
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J E A N
K A T H O L I K O S , X I I I , p. 105.
, 1
™ ' ' L ch- n , p. 77 ; T A B A R I , I I I , 1408 et I b n A L - A T H I R , V p. 20, sqq.,
Mtm.
J
H O P D
S C H I A N ,
Politische
Geschichte.
p. 135. Pour le Sasoun, S A I N T -
'
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> P- 344. Cf. M A R Q U A R T ,
Streifzùge,
p. 464 et L A U R E N T , p. 105.
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126.
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(
aussi) dans l'Archarouniq un manoir qu'il appela Agerdjégouis
Sfciftû
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- «»
P- 135. T H O M A S I I I , c h . v i n , , p. 141.
M A R Q U A R T ,
u
9
e, p. 451, 464, D A G H B A S C H E A N , p. 7 et T H O P D S C H I A N ,
Polit.
Gesch.,
°ire de l'Arménie.
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Fonds A.R.A.M