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P R I N C I P A T D E S B A G R A T I D E S
15.000
habitants et incendia le célèbre couvent de.Makénots
1
Ma i s comme, traqué de tous côtés, à la fois par les Arabes et
par les Arméniens, i l d u t bientôt abandonner la Siounie,
C e
pays r e v i n t aux deux fils de Vasak, Philippe et Sahak
2
.
Philipp
e
eut la Siounie Orientale (orientale et méridionale), qu i était la
Siounie propre avec les cantons de Vaïots Tzor et de Ba/q (Chou-
cha). Sahak eut la Siounie Occidentale, c'est-à-dire le GéZarqouniq
sur la côte ouest et sud-ouest du lac Sévan, avec, pour résidence'
la place forte de K h o t h . Or, avant l'invasion de Bâbek, l'autorité
de l a branche bagratide locale en Siounie était battue en brèche
par des maisons siouniennes antérieures, mais ces maisons dis–
parurent dans la t o u rme n t e . I l en résulta que, Bâbek une fois
chassé, les Bagratides de Siounie q u i , eux, avaient eu la chance de
survivre, se trouvèrent avoir gagné à tous ces bouleversements,
puisqu'ils restèrent finalement maîtres du pays
3
.
Vers 825-826,
i l est v r a i , Sahak, prince de la Siounie Occidentale, s'étant, par
un retournement des anciennes alliances, associé à l'émir Qaïsite
Sévada contre le gouverneur, khalifal, f u t vaincu et tué par ce
dernier près de Ka v a k e r t , sur les bords du Hr a z dan ou Zanga *.
Mais son fils Grigor-Souphan I
e r
l u i succéda régulièrement
(
environ 826-851)
5
.
A i n s i en Siounie comme dans l'Arménie chirakienne, comme en
Géorgie, les convulsions de la société arabo-persane avaient
profité aux diverses branches de la famille bagratide. Les que–
relles fratricides entre maisons féodales et même entre les diverses
branches d'une même maison ralentissaient seules cet essor,
comme ce f u t un instant le cas en Siounie. E n Siounie Orientale,
au prince Philippe (décédé le 10 août 848) avaient succédé ses
fils : Babgèn, Va s ak - I c hkhan i k et Ac h o t , tandis que, comme on
v i e n t de le voir, Grigor-Souphan I
e r
mo n t a i t sur le trône de la
Siounie Occidentale
e
.
Or Babgèn, pou r une contestation terri–
toriale, déclara l a guerre à Grigor-Souphan, le Vainquit et le tua
(849
ou 851)
7
.
Mais la rivalité des deux branches s'arrêta là,
Babgèn étant décédé presque aussitôt. Vasak-Ichkhanik, frère
et successeur de Babgèn en Siounie Orientale, et Vasak-Gabour,
1.
M O Ï S E K A / A N K A T O U A T S I ,
Histoire
des Aghouans
I I I , c h . x i x , ap.
M A R Q U A R T ,
Streifzûge,
p.
4 5 3 .
Etienne
O R B É L I A N ,
Histoire de la Siounie.
I,
ch. x x x n i , p. 9 6 - 9 7 . Ct. D A G H B A S C H É A N , p. 4 - 7 , et L A U R E N T , p. 110-111.
2.
Etienne
O R B É L I A N ,
Siounie,
I ,
c h .
L V ,
p.
1 7 0 - 1 7 1 .
3.
Cf. L A U R E N T , p. 1 1 1 , avec ses renvois à T A B A R I , I I I , 1 4 1 6 et à MARQUAKT,
Streifzûge,
p. 4 5 7 .
4.
P o u r le détail, voir plus loin, p,
3 5 1 .
Cf.
Etienne
O R B É L I A N ,
Siounie,
I,
ch. L V , p. 1 7 1 , et B R O S S E T ,
ibid.,
I I , p. 2 5 .
5.
Siounie,
I , p. 1 7 1 , et I I , p. 2 5 et l a généalogie des Siounides p a r BROSSET,
Siounie,
I I , p. 1 4 .
6.
B R O S S E T ,
Siounie,
I I , p. 2 4 .
7.
Etienne
O R B É L I A N ,
Siounie,
I , L V ,
p.
1 7 1
: «
Babgèn et Grigor
ayant
pns
les
armes pour une légère contestation de domaine, le second fut frappé par
le premier et jeté s u r le carreau. Babgèn hérita donc, mais à l a façon de Caïn,
mais
il
décéda bientôt. »
Fonds A.R.A.M