P R I N C I P A T D E S
B A G R A T I D E S
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alias
Théodorikos Puglâ, évêque syriaque de Harrân, en Méso–
potamie, q u i v i n t en Arménie, à l a ' c o u r d'Achot, prêcher la
christologie « chalcédonienne ». Abou-Raïta (Bouret), métropolite
jacobite de Tékrît, envoya le diacre E l i a n ,
alias
Nanos, pour
soutenir Acho t Msaker dans la confession monophysite. Ac h o t
chassa Ep i k o u r ha
1
.
Débuts de la nouvelle maison de Siounie
De' 817 à 837 la domination arabe en Arménie f u t troublée
par la révolte du révolutionnaire persan Bâbek, chef de la secte
des Khorrémites et insurgé contre l'autorité abbâsside
2
.
F o r t e –
ment établi sur les deux rives du bas Araxe, en Aghouanie
et en Azerbaïdjan, le célèbre révolutionnaire et « nationaliste »
persan f u t d'abord aidé par les Arméniens contre l'ennemi
commun, l'Arabe. A diverses reprises, en 819-820, 821 et 824, i l
défit en Arménie les représentants de l'autorité abbâsside. Ses
aventures appartiennent plus particulièrement à l'histoire de
l'Iran, mais elles intéressent aussi l'histoire du peuple arménien
par le contre-coup qu'elles eurent no t ammen t sur les destinées de
la Siounie d'une part, de l'émirat arabe de Manazkert de l'autre.
C'était en effet l'époque où l'émir de Manazkert, Sévada, de la
maison des Qaïsites, révolté contre l'autorité du khalife, s'était
mis à piller indistinctement toute l'Arménie (821)
3
.
I l exerça
notamment ses ravages en Siounie où i l établit son poste de
commandement au fort de ChaZat, dans le canton de DzZouk
4
.
Le prince de Siounie, Vasak — lequel appartenait vraisemblable–
ment à une branche collatérale de la famille bagratide
5
, —
ayant été b a t t u par Sévada, f i t contre celui-ci appel à Bâbek à
qui i l donna sa fille en mariage
6
.
Vasak décéda peu après et
Bâbek se t r o uv a maître de la Siounie.
La domination de Bâbek en Siounie f u t d'ailleurs particulière–
ment dure. Le pays s'étant révolté contre l u i , i l y massacra
1.
V A R D A N , I I I , 5, trad. M U Y L D E R M A N S , p. 1 1 5 - 1 1 7 , avec la bibliographie
arménienne et syriaque du sujet. Cf. C R A K H É A N ,
Commentaire de l'Évangile
de Jean par Nana,
Venise 1 9 2 0 ; M A R I É S ,
Un commentaire sur l'Évangile de
saint Jean...
par Nonnos.
R. E. A.,
I , 1 9 2 1 p. 2 7 3 - 2 9 6 , 4 3 9 - 4 4 1 . A K I N I A N ,
Theodor Abu-Qara und Nana.
Handes Am s o r y a , Vienne, 1 9 2 1 , p. 1 9 4 - 2 0 5 .
2.
Voir L A U R E N T ,
l. c,
p. 3 1 7 .
La révolte de Babek.
3.
Y A ' Q O U B I , I I , 5 6 2 . Cf. M A R Q U A R T ,
Sireifzuge,
p. 4 5 3 - 4 5 8 - 4 5 9 .
4.
M O Ï S E K A / A N K A T O U A T S I , p. 2 6 7 , ap. B R O S S E T ,
Siounie,
I I , p. 2 2 .
5.
Sur les liens de l a maison de Siounie à cette époque avec les autres
Bagratides, voir L A U R E N T , p. 1 1 0 , n. 9 , qui rectifie M A R Q U A R T ,
Streifzûge,
vj 1^- V a s a k , prince de Siounie, est attesté sous l a rubrique de 8 2 1 p a r
MOÏSE K A / A N K A T O U A T S I ,
Histoire
des Aghouans,
p. 2 6 7 . Cf. B R O S S E T , H i s –
toire
de Siounie,
I I , p. 2 2 - 2 4 .
6.
Cf. E T I E N N E O R B É L I A N ,
Histoire
de Siounie,
I, ch. X X X I I I , p. 9 5 - 9 6 ,
avec rectification chronologique de B R O S S E T , p. 9 6 , n. 1, conformément à
MOÏSE K A / A N K A T O U A T S I 1. I I I , ch. X I X .
Fonds A.R.A.M