P R I N C I P A T D E S B A G R A T I D E S
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alates. En 810 ou plus exactement entre 810 et 819, les Arabes
sanctionnèrent cette élévation en reconnaissant au curopalate
ichot fil
s
d'Aternersèh ou Adarnasé la dignité de prince de
Qéorgie- La cour de Constantinople renchérit en confirmant
^
c
]
10
t comme curopalate. Nous verrons t o u t à l'heure l ' i m -
nortance de cet événement q u i ne devait aboutir à rien de
nioins qu'à la restauration d u trône d'Ibérie-Géorgie en .faveur
d'une des branches des Bagratides, comme l'élévation du repré–
sentant de l'autre branche au principat d'Arménie devait
aboutir un j o u r à la restauration de la royauté haïkane.
Toute révolte arabe contre l'autorité khalifale, comme toute
ouerre civile entre Abbassides, se t r o u v a i t ainsi servir les Bagra–
tides de l'une ou de l'autre branche, car elle poussait finalement
le khalife à faire appel à eux contre ses propres coreligionnaires.
En 813 lorsque le khalife al-Amîn f u t renversé par son frère
al-Mamoûn, ce dernier envoya en Arménie u n lieutenant, Tâhir
ibn-Mohammed, pour gagner à sa cause « les officiers et les chefs
de la milice arménienne ». « Ceux-ci l'assiégèrent d'abord dans
Bardaa sous la conduite d ' I chaq ibn-Soulaïmân, gouverneur de
l'Arménie pour al-Amîn, mais ils surent passer à temps au p a r t i
du vainqueur
1
. »
Ce f u t au cours de cette guerre civile dans le
monde abbàsside, que le fameux D j ahap , émir de Manazkert,
de la maison des Qaïsites, se t r o u v a en état de rébellion contre
les représentents de Mamoûn et q u ' i l occupa de force Dw i n , l a
capitale de l'Arménie arabe
2
,
tandis que son fils ' Ab d al-Malik
(
v. 813-820) q u i l u i succéda sur ces entrefaites, essayait de s'em–
parer de Bardaa, dans l'Aghouanie ou Qarabagh, place q u i était
une autre citadelle de l'autorité khalifale (813)
3
. '
Ab d al-Malik
ne tendait à rien de moins qu'à se rendre maître de toute l ' A r –
ménie pour y fonder un grand émirat indépendant
4
.
L'émir qaïsite, solidement installé dans Dw i n , réunit
ensuite une armée de 5.000 hommes pour aller enlever le Tarôn
au Bagratide Ac h o t Msaker. Mais celui-ci, « ayant rassemblé
200
cavaliers et 300 fantassins », marcha à la rencontre des Qaï–
sites avant que ceux-ci aient p u grouper toutes leurs forces.
11
H en massacra trois mille, nous assure Va r d an , et, étant par-
v
enu dans leur camp, i l leur p r i t toutes leurs richess'es. L u i
1.
L A U R E N T , p. 100 (et p. 343, n . 62). Cf. Y A Q O U B I , I I , 540. 562 dans
MARQUART,
Streifzûge,
p. 405, 457.
'
V A R D A N , trad. M A R Q U A R T ,
Streifzûge,
p. 404. T r a d u c t i o n
M A R I É S ,
™s la
Revue des Études Arméniennes,
I , 3, 1921, p. 280-281.
*
ap. B R O S S E T ,
Historiens Arméniens,
I p. X I I I et ap. M A R Q U A R T ,
Wn/zaje, p. 404. L A U R E N T , p. 323-324.
YA'QOÛBÎ, I I , 540, dans M A R Q U A R T ,
Streifzûge,
p. 405. Cf. L A U R E N T ,
vit'
t
^ '*'^-> P- l o i , l a chronologie approximative des Qaïsites : « l'acti-
s
,
^ D j a h a p s'étendit de l a fin d uv i n " siècle à 813, celle de son fils A b d
w
n
d e 8 1 3
à 820, celle de Sévada de 820 à 830 ». L ' é t u d e de J . L a u r e n t
cette dynastie est fort précieuse.
Fonds A.R.A.M