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P R I N C I P A T D E S BAGRÂTIDES
lité arménienne était le prince ardzrounien de Vaspourak
an
Ac h o t Msaker se l'attacha en l u i donnan t en mariage u
n e
^
ses filles, la princesse Rhipsimé
1
.
Thopdschian
2
infère aus
Sl
d'un rapprochement entre les sources arabes
3
et arméniennes *
qu ' Ac ho t Msaker donna une autre de ses filles à l'émir arabe
d'Arzèn, Moûsâ ibn-Zorara. E n réalité Thomas Ardzrouni qu'y
invoque i c i n'est nullement f o r m e l
5
.
Quant aux auteurs arabes
mentionnés, ils voient dans Moûsâ le gendre non d'Achot Msaker
mais du fils de ce dernier, Bagarat B a g r a t o u n i
6
.
Mais peut-être
imp o r t e - t - i l peu ici. Même si ce n'est pas le Carnivore, mais
seulement son fils q u i a pris pour gendre l'émir d'Arzèn, l'habile
politique des Bagratides ne s'en manifeste pas moins de généra–
t i o n en génération, avec le souci constant de faire taire dans
l'Arménie musulmane comme dans l'Arménie, chrétienne les
oppositions éventuelles et de poursuivre ainsi progressivement
le regroupement de la terre arménienne.
Ajoutons qu ' Ac h o t Msaker contribua à arméniser les marches-
frontières en établissant des colons de l'AZiovit et de l'Archa-
r o un i q dans la province ethniquement contestée du Taïq ou Tao
q u ' i l fallait toujours disputer aux influences ibéro-byzantines '.
U n autre événement q u i se t r o u v a favoriser indirectement
l'ascension des Bagratides f u t la révolte de l'émir arabe de Tiflis,
Ismâ'ïl ibn-Chouaïb, q u i , en 809, secoua dans cette ville l'autorité
du khalife al-Amîn
8
.
Contre l u i le khalife décida de s'appuyer
encore sur les Bagratides, en l'espèce sur la branche de cette
maison établie, comme on l'a v u , depuis 772 dans la province de
K l a r d j e t h , le canton de Ko l av e r et la ville d'Ardahan, en Haute
Géorgie. L a cour de Constantinople a v a i t déjà discerné l'impor–
tance de cette branche bagratide « ibérisée » ou en voie d'ibérisa-
t i o n , et elle a v a i t accordé à ses princes l a dignité enviée de curo-
1.
T H O M A S A R D Z R O U N I ,
Histoire
des Ardzrouni,
1.
I I , § 6, ap. BROSSET,
Collection d'historiens
arméniens,
I , p. 104.
2.
T H O P D S C H I A N ,
Die inneren
Zustande
von Arménien
unter Aschot
I,
dans :
Mitth. d. Sem. f. orient. Sprach.,
Westas. Stud.,
V I I , 1904, p. 120, et
Politische und Kirchengeschichte
Arméniens unter Aschot I und Sembat I,
ibid.,
V I I I , 1905, 118-120.
3.
T A B A R I I I I , 3, p. 1409.
I B N - K H A L D O U N , I I I , p. 275, I B N AL-ATHIR.
V I I ,
p. 20.
4.
T H O M A S A R D Z R O U N I , 1. I I , § 6, p. 98.
_
5.
T H O M A S d i t seulement i c i sous l a rubrique, semble-t-il, de 847, qua
cette époque une princesse de Bitlis qui était la sœur de Bagarat Bagratouni.
c'est-à-dire l a fille d'Achot Msaker, s a u v a les troupes de Moûsâ vaincu. Cf.
D A G H B A S C H E A N ,
Grùndung des Bagratidenreiches
durch Aschot Bagratouni.
B e r l i n 1893, p. 19 et L A U R E N T , p. 327, n . 6.
6.
L A U R E N T , p. 104, n. 9.
7.
V A R D A N , trad. B R O S S E T , dans
Histoire
de la Géorgie,
I , p. 261. u.
B R O S S E T ,
Ibid.,
I I ,
Additions,
p. 159-160.
.«
8.
Ya'qoûbî,
Histoire,
I I , p. 568. ap. M A R Q U A R T .
Streifzûge,
p. 410 et 4M
et B E L A D H O R I , ap. G H A Z A R I A N ,
Arménien
unter der arabischen
HerrscMI •
bis zur Entstehung
des Bagratidenreiches,
Strasbourg, 1903, p. 42. Cf.
L A
R E N T , p. 102, n. 8, et p. 320, n. 5.
Fonds A.R.A.M