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L ' A R M É N I E E T L ' H É G É M O N I E
A R A B E
occupation à Manazkert, deux positions de premier ordre H
n i les Bagratides n i les A r d z r o u n i à l'apogée de leur puissan
ne réussiront à débusquer l'ennemi. L a renaissance politiq
Ue e
!
mi l i t a i r e arménienne du x
e
siècle se trouvera ainsi grevée
6
départ d'une hypothèque q u i , sans arrêter son essor, ne r
gênera pas moins.
Ajoutons que la protection dont bénéficiaient, le cas échéant
les
nakhararq
arméniens q u i , pour fuir les persécutions arabes
se réfugiaient en terre d'empire, n'allait pas sans contre-partie
Même quand elle recueillait et sauvait les Arméniens, Byzance
leur faisait durement sentir le poids de ses services. Les habitants
de Théodosiopolis, Claudia et Mélitène émigrés en terre byzantine
à la suite de l'expédition de Constantin V en 751, refusaient
d'abandonn r pour l'orthodoxie grecque, les uns leur hérésie
paulicienne, les autres leur credo arménien. Constantin au li
e!1
de leur permettre de s'établir près de la frontière, en Cappadoce
d'où ils auraient pu caresser l'espoir de retourner un jour chez
eux, les transporta en Europe
1
.
De même l'empereur Léon IV
(775-780)
déporta en Thrace les habitants de Germanicée
(
Marach), ville qu i contenait beaucoup d'Arméniens
2
.
Tadjat
Antzévatsi
Après la bataille du Bagrévand (772), la domination arabe en
Arménie se t r o u v a plus solide que jamais. Le gouverneur Hasan
ibn-Qahtaba, sous l ' a dmi n i s t r a t i o n duquel les Arabes avaient
remporté cette victoire, f u t remplacé peu après (entre 772 et 775)
par Yazîd ibn-Ouseïd as-Soulamî nommé gouverneur pour la
seconde fois et q u i le resta pendant une partie de règne du khalife
al-Mahdî (règne de 775 à 785). Yazîd p r i t p a r t aux expéditions
envoyées en Asie Mineure par al-Mahdî contre l'empire byzantin,
alors gouverné par la fameuse impératrice Irène. L'avènement de
cette dernière allait d'ailleurs avoir u n contre-coup inattendu sur
les rapports arméno-arabes. I l s'agissait du cas du nakharar Tad–
j a t Antzévatsi. Vers 750, Ta d j a t , f u y a n t la domination arabe, avait
émigré dans l'empire b y z a n t i n . Accueilli avec distinction, jouis–
sant de la faveur des empereurs Constantin V ( f 775) et Léon H
(775-780),
i l s'était n o t amme n t signalé dans les guerres contre
les Bulgares et avait, en récompense de ses services, été nommé
général d'un corps d'armée de 60.000 hommes
3
.
I l était, avec
un autre émigré arménien, A r t a v a z d Mami k o n i a n , à la tête des
1.
T H É O P H A N E ,
p.
4 2 2 , 4 2 7 .
N I C É P H O R E ,
p.
6 2
et
6 6 .
C É D R É N O S , II, P-
7 1 0
(
M I C H E L L E S Y R I E N , I I ,
p.
5 2 3 .
Cf.
L O M B A R D ,
Constantin
V,
p.
35
et s<j. «
L A U R E N T ,
p.
1 9 8 .
9
L 8
2.
T H É O P H A N E ,
p.
4 5 1 .
Cf.
R A M B A U D ,
L'Empire
Grec au X
e
siècle, V-
il
L A U R E N T ,
p.
1 9 8 .
3.
L É V O N D ,
p.
1 5 3 .
Fonds A.R.A.M