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L A G É O G R A P H I E D E L ' A R M É N I E E T
L ' H I S T O I R E
arménien. A l'apogée de l'histoire arménienne, au x
e
siècle,
nous verrons en effet s'opposer deux Arménies : l'Arménie bagra–
tide au nord, au t ou r d ' A n i et de Ka r s , l'Arménie ardzrounienne
au sud, dans la région vann i que , au Vaspourakan, dualisme q u i
empêchera à l'heure décisive l ' un i o n finale de l'Arménie et pré–
parera les voies à l'annexion b y z an t i ne .
Après ces chaînes, les montagnes isolées dues au volcanisme.
Un e partie d'entre elles sont nettement cratériformes, tels le
Sipan, le N i m r o u d et le ï endour ek . L e Sipan, hau t de
4.176
mètres, se dresse au n o r d d u lac de Va n , entre le lac et la
ville de Manazkert, Mélazkert ou Ma n t z i k e r t , dans le district
d'AZiovit. Le N i m r o u d est situé à l'ouest du lac, dans le canton
de Bz n o un i q , à l'ouest de la ville de Kh e l a t h ou Akhlâth. Son
cratère a 8 kilomètres de diamètre et i l domine de 1.200 mètres
le lac de V a n , de 1.600 à 1.700 m. la plaine de Mou c h . Quant au
Tendourek, hau t de 3.500 m. , i l culmine au sommet de la chaine
de même nom, au sud de l ' A r a r a t , entre l ' A r a r a t et la pointe
nord-est du lac de V a n , dans l'ancien district de K o g o v i t , au
sud-euest de l a v i l l e de Da r i o u n q , l'actuel Ba y a z i d .
On v o i t à quel p o i n t le lac de V a n est ceinturé par le volca–
nisme. Mais l'Arménie septentrionale n'est guère moins riche en
phénomènes éruptifs. En t r e Ka r s et E r i v a n , dans le nord de la
province d'Aragadzotn, au sud de la province d'Achotz, à l'est
de la province d ' Apahoun i q , le massif de l'Alagoz (en arménien
Aragadz), « Cantal de 150 kilomètres de t o u r , de 4.095 mètres de
hauteur », domine un paysage de belles prairies avec, sur ses
flancs, des cultures g r i mp a n t jusqu'à 2.500 mètres. Plus célèbre
encore est l ' A r a r a t q u i , dans la province de même n om ( A i r a r a t ) ,
entre D w i n et le K o g o v i t , dresse à 5.205 mètres son sommet p r i n –
cipal, avec des neiges éternelles à p a r t i r de 4.180 mètres. C'est le
Masis des Arméniens, la montagne divine de leur v i eux paga–
nisme, habitée par les génies ou fils du dragon (vichapazounk), la
montagne où la Bible f a i t s'arrêter après le Déluge l'arche
de Noé, le K o h - i No u h , « la montagne de Noé », l ' Ar gh i d a gh ,
«
le mo n t de l ' Ar che » des mulsulmans.
Les plateaux
E n dépit de ces hautes cimes, la majeure partie d u plateau
arménien reste effectivement constituée par les plateaux eux-
mêmes. Te l , à l'est de la chaîne d u Dersim, entre Er z e r oum au
nord et le Bingôl-dagh au sud, la « table de b i l l a r d » qu'est le
plateau d u B i n g ô l
1
, «
t o i t des eaux » d'où descendent à la fois
1.
L e B i n g o l - d a g h des T u r c s est l e Sermantz-Iéarn des géographes armé–
niens, le m o n t S e r m a n t z o u des B y z a n t i n s .
Fonds A.R.A.M