E T L E S ROIS AR S AC I D E S D ' ARMÉ N I E
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Medz (Chosroès le Grand) de Moïse de Khorèn (217)
1
.
Macrin
envoya à Tiridate une couronne d'or comme à son vassal et lui
rendit sa mère, faite prisonnière par Caracalla
2
.
Au milieu de toutes ces péripéties et même quand la branche
cadette arsacide régnant en Arménie se trouvait en opposition
avec la cour de Ctésiphon, l'influence de la culture parthe con–
tinuait à se faire profondément sentir sur l'arménisme, notamment
dans le domaine linguistique. « Le fonds principal des emprunts de
l'arménien à l'iranien, note Meillet, vient non du perse, mais des
parlers parthes
3
. »
L'Arménie
et les premiers Sassanides.
Avènement de Tiridate
III.
Du traité de Rhandeia à la chute de l'empire parthe (63-224)
l'Arménie avait maintenu son indé endance. Les cadets arsacides
qui y régnaient sous le protectorat romain n'avaient certes
échappé ni aux tentatives d'annexion romaine ni aux brusques
interventions des Parthes eux-mêmes, toujours disposés à consi–
dérer leurs cadets d'Arménie comme de simples vice-rois ; mais
toujours aussi l'équilibre oriental selon la formule du traité de
Rhandeia avait fini par prévaloir, et de cet équilibre l'Arménie
était l'heureuse bénéficiaire.
La situation changea lorsque, en 224, les Parthes Arsacides
eurent été remplacés dans l'empire de l'Iran par les Perses
Sassanides. La branche arménienne de la maison arsacide échappa
à la catastrophe de la branche iranienne, mais se trouva exposée à
l'hostilité des nouveaux « grands rois » d'Iran. Les Romains
cherchèrent à profiter de cette hostilité dans le long duel qui allait
commencer entre eux et l'empire sassanide. L'empereur Sévère
Alexandre, lors de son expédition contre les Perses, en 231,
envoya un corps d'armée à travers l'Arménie pour prendre
l'ennemi à revers du côté de la « Médie » ( = Atropatène, l'Azer–
baïdjan persan)
4
.
D'après Agathange suivi par Moïse de Khorèn
5
,
le roi d'Ar–
ménie Khosrov Medz — c'est-à-dire le Tiridate I I des historiens
classiques — chercha à venger la maison arsacide dont i l deve-
1.
MOÏSE DE K H O R È N , ! . I I , ch. L X V I I , p. 115.
2.
Ct. ASDOURIAN, p. 119-120.
3.
MEILLET,
Mémoires de la Société de Lingaistiqae
de Paris,
X V I I , p. 342
et suiv. M E I L L E T ,
De quelques mots parthes en arménien,
dans
Revue
des
Eludes Arméniennes,
t. 2, 1 , 1 9 2 2 , p. 1.
4.
Cf. GUTSCHMIDT,
Z. D. M. T.,
X X X I , p. 47, et A S D O U R I A N , (.
c ,
p. 120-
125.
5.
AGATHANGE. dans la
Collection des Historiens
anciens et modernes de
I Arménie, trad. LANGLOIS, t. 1 , 1 8 6 7 , 1 . I , ch. x, p. 115-118. MOÏSE D E K H O R È N
même collection, t. 2, 1 8 6 9 , 1. I I , ch. L X X I - L X X I I I , p. 1 1 7 - 1 1 8 , dépend des
mêmes sources.
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Fonds A.R.A.M