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premier point était acquis. On apprenait en
mai
191
A, que deux inspecteurs
généraux
avaient été désignés pour surveiller l'exécution
des réformes promises. La grande guerre éclata.
Les inspecteurs ne partirent pas.
Une deuxième émanation de l'église arménien–
ne, peut-être moins immédiate que la précé–
dente, est la création de la République armé–
nienne du Caucase, en mai
1918.
Avec leurs
propres forces, alors qu'ils étaient làchemen'c
abandonnés par leurs alliés de la veille, les Géor–
giens et les Tatars, et aussi peu secourus que
possible par les puissances occidentales, les Ar–
méniens de Russie furent assez énergiques et
assez volontaires, ils curent assez de foi et d'es–
pérance dans l'avenir de leur race, pour procla–
mer la république sur la terre de leurs pères, à
l'endroit même où s'étailt déroulée la plus belle,
la plus brillante, la plus authentique de leur
histoire. Le territoire du nouvel Etat compre–
nait Etchmiadzin, dont les cathoïlicos, depuis
l'an i / i / u , avaient veillé, avec un soin jaloux,
sur les destinées d'un peuple privé dès lors de
'
tout chef temporel et national.
*
* *
Après avoir vaincu le monde, après avoir ré–
duit à sa merci rois et empereurs, après avoir
promené à travers l'Europe son aigle victorieuse,
le vainqueur de Lodi, d'Arcolc, des Pyramides,
d'Austerlitz, d'Iéna, méditait tristement sur son
rocher solitaire de Sainte-Hélène. Récapitulant
un jour les événements passés, — ainsi le rap–
porte le
Mémorial
de Sainte-Hélène,
— «
l'em–
pereur, dans le cours de la conversation, est ar-
Fonds A.R.A.M