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vcllc Arménie, sur le sol trempé de larmes et de
sang de l'ancienne...
* *
Avec de tels hommes, la destinée du peuple
arménien était en de bonnes mains. Mais ce n'é–
tait pas suffisant. 11 fallait passer du rêve à la
réalisation. Pendant des siècles, et jusqu'en ces
toutes dernières années, les Arméniens répan–
dus dans le monde entier s'étaient accoutumés
à considérer le siège patriarcal d'Etchmiadzin
comme le point de ralliement de leur nation.
C'était un stade qu'il fallait franchir. 11 fallait
désormais faire mieux.
C'est ce que comprit très bien le catholicos
actuel d'Etchmiadzin. Dès le début de l'année
IQI'6,
S. S. Kévork V nommait une Délégation
nationale arménienne, résidant à Paris, avec
mission spéciale de présenter les doléances du
peuple arménien aux grandes puissances et d'ob–
tenir enfin un adoucissement aux maux dont
souffraient les Arméniens. Après avoir préparé
l'émancipation du peuple arménien, i l conve–
nait de l'accomplir. Le président de cette Délé–
gation, S. E.- Boghos Nubar, se mit à l'œuvre,
sans tarder. Le traité de San Stefano, comme
celui de Berlin, était resté lettre morte ; la con–
vention de Chypre, comme le projet de réformes
présenté à la Porte en
1895,
demeurait sans effet.
Par une série de
notes
(1),
la Délégation natio–
nale arménienne demandait aux grandes puis–
sances de faire enfin exécuter les réformes sti–
pulées par l'article
61
du Traité de Berlin. Un
(1)
Cf.
F .
M A C L E K ,
Autour
de l'Arménie
(
Paris,
1917),
p.
287
et suivantes.
Fonds A.R.A.M