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levant ! Khrimian avait pressenti déjà son rayon–
nement libérateur. Aussi, ne se contente-t-il
plus, dans 1' « Ardzive Vaspourakani » de sim–
ples mélodies plaintives, de lamentations inuti–
les et démoralisantes ! i l sait y faire vibrer l'ac–
cent de la révolte ; i l sait y prêcher la résistance
en vue de la, liberté.
Ses
hautes qualités morales et intellectuelles, »
son patriotisme des plus ardents et des plus sin–
cères, ses efforts inlassablement tendus vers la
libération de son peuple valurent à Khrimian le
titre de
premier
révolutionnaire
des Arméniens
de Turquie.
L' « Ardzive Vaspourakani » a sa place d'hon–
neur dans la presse arménienne, comme dans
l'histoire de la renaissance nationale. I l fait par–
tie de l'existence volcanique de Khrimian. I l
constitue le superbe monument de son immense
et si féconde activité.
Un groupe d'élèves de l'internat fondé par
Khrimian à Varak collaborait à son périodique. •
C'étaient les
aiglons
intellectuels qu'il avait ame–
nés des quatre coins de l'Arménie. Ils vivaient
et grandissaient sous le souffle vivificatcur du
maître adoré ; ils s'instruisaient, s'ennoblis–
saient dans son atmosphère pure, idéale, en sa
compagnie charmante et captivante. C'étaient
Servantzdiantz, Tokhmakhian, d'autres encore,
tous futurs conducteurs . du peuple arménien,
instituteurs, prédicateurs, écrivains. Et Raffi
lui-même, l'éminent romancier national armé–
nien, le plus font inspirateur, le plus grand pro–
moteur des récents mouvements arméniens, ap–
portait, quoique encore débutant, sa collabora–
tion à T « Ardzive Vaspourakani », durant son
court séjour à Varak.
Fonds A.R.A.M