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cèrent, toujours en vue du même objectif. Ca–
therine f i elle-même intervient et manifeste sa
volonté très ferme de donner satisfaction aux
justes revendications des Arméniens. Les Rus–
ses, cette fois, arrivent en nombre, et, secondés
par les Arméniens, se rendent maîtres de Der-
bend, de Chamakhi, de Gantzag (Elisabethpol),
et pénètrent dans le Karabagh. La fortune sem–
blait sourire aux Arméniens, lorsque l'impéra–
trice mourut ; les troupes russes reçoivent l'or–
dre de rentrer dans leur pays, et les Arméniens
se trouvent à nouveau à la merci de leur enne–
mi séculaire. » (i)
*
* *
Le xix
e
siècle débute sous des auspices peu fa–
vorables au peuple et à l'église d'Arménie. Et
s'il m'était permis d'employer un artifice d'ex–
position, cher aux historiens, je vous propose
:
rais de reconnaître trois époques dans cette pé–
riode allant des dernières années du xvni
3
à la
fin du xix
6
.
La première serait marquée par les compéti–
tions de Daniel et de David pour occuper le siège
pontifical d'Etchmiadzin et par les querelles qui
en furent la conséquence naturelle. Daniel et
David constituèrent chacun un parti dans le sein
même de l'église métropole. Pour assurer le
triomphe de leur cause, les partisans de Daniel
n'hésitèrent pas à rompre avec la tradition et à
commettre un acte anticanonique : leur chef
fut oint Catholicos dans le couvent de sourb
(
saint) Yohan ou Ereqkhoran, en
1802,
alors
( 1 )
Cf.
F , M A C L E R ,
op.
cit.,
p.
3
io.
Fonds A.R.A.M