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trionale de la mer Caspienne. Le départ de Pier–
re le 'Grand ne change rien à l'économie de l'ex–
pédition, et les Russes continuent leur conquête
en s'emparant de Bakou et en occupant militai–
rement les provinces peuplées d'Arméniens, que
l'on nomme le Chirvan, le Karabagh, la région
de Nakhidjévan.
«
Mais les Arméniens avaient éprouvé, de ce
chef, une cruelle déception. Ils ne perdirent pas
courage, et, avec une patience digne de tous les
éloges, ils attendirent le moment favorable. I l
sembla venu lorsque la tsarine Catherine I I et son
gouvernement ravivèrent par des promesses en–
courageantes les espérances arméniennes. Des
intelligences habilement entretenues . à la cour
impériale permirent aux chefs des Arméniens,
aux
méliks
du Caucase, d'élaborer un plan de
campagne qui affranchirait le pays de la tyran–
nie persane. La guerre avait été décidée pour l'été
1
78
/(.
Les forces arméniennes, réunies aux rus–
ses, devaient chasser les Persans et supprimer
la principauté de Choucha. » ( i )
La me et le promoteur de cette politicme avait
été l'archevêque Hovseph Arghoutian. I l devint
l'objet des faveurs de Catherine I I et du tsar
Paul :' le titre de prince fut décerné aux mem–
bres de sa famille (">).
«
Le programme était bien tracé et remplissait
toutes les conditions du succès. Mais... les Rus–
ses ne vinrent pas, et leur jonction avec les Ar–
méniens ne put avoir lieu. Quelques années
plus tard, en
1791 ,
les pourparlers recommen-
( 1 )
Cf.
F . M A O I . E R .
VArménie
et les tsars,
dans
Foi et Vie.
n° du
I " -
I
6
août i9ifi.
(1)
Cf.
M . O R M A N T A N ,
L'Eglise
arménienne...
(
Paris,
1910)
p.
71.
Fonds A.R.A.M