avait d'abord commencé, p o u r calmer l a pénible
imp r e s s i on p r o du i t e pa r les récits des j o u r n a u x
sur le pub l i c américain, pa r nier le f a i t des mas–
sacres; puis, l o r s qu ' i l f u t v r a i me n t impossible de
persister dans les dénégations, i l a f f i rma que t o u t
ce q u i venait de se passer en Tu r q u i e , n'était que
la très légitime suppression d'Arméniens rebel–
les.
Or, dans une très grande v i l l e d'Anatolie, u n
missionnaire américain, homme que j e con–
nais personnellement, et dont l a parole ne sau–
r a i t être mise en doute, a v u de ses y eux u n offi–
cier a l l emand diriger le feu de l ' a r t i l l e r i e t u r qu e
sur une inoffensive p o pu l a t i on civile arménienne.
E t , dans deux autres centres au moins, les
Consuls allemands ont p r i s la défense de la poli–
t i que ottomane de massacres et de déportations.
Pou r quiconque se place, au p o i n t de vue mo –
r a l , sur le vaste champ des responsabilités q u i
s'imposaient inéluctablement aux A l l emands
comme « gardiens de leurs frères », ceux-ci res–
t en t condamnés puisque, seuls de toutes les na–
tions européennes, i l s avaient et i l s -ont encore
pouv o i r d'empêcher le c r ime . Après que leurs
écrivains ont été si empressés à vanter l a race
arménienne, à louer ses vertus et les services
rendus pa r elle à l a c i v i l i s a t i on , i l l eu r sera
malaisé de j us t i f i e r , à l a satisfaction de l a posté–
rité, l ' i ne r t i e des dirigeants de B e r l i n devant les
massacres.
N'avoir r i e n fait, avoir même positivement re-
Fonds A.R.A.M