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Sultan de Turquie, f u t décidée et ordonnée à
Constantinople.
A Constantinople, le seul homme dont la pa–
role, appuyée par son Gouvernement, eût pu em–
pêcher pareil ordre était l'Ambassadeur d'Alle–
magne.
Même si l'Ambassadeur allemand n'a pas eu
connaissance dû plan officiel dans les première
ou deuxième semaines, i l avait encore possibilité
d'user de l'influence de l'Allemagne pour faire
cesser l'œuvre abominable, le crime le plus noir
de l'Histoire moderne,
bien avant qu'il fût trop
tard.
Puisque l'Allemagne refusa d'intervenir avant
l'extermination commencée, n'est-elle pas com–
plice du meurtre par la f a im et l a soif, par l'épui–
sement, par le bâton, par le viol, de près d ' un
m i l l i o n d'êtres humains qu i n'avaient d'autre
tort que de gêner ses plans, et q u i ne se trouvè–
rent faibles, désarmés et bons à tuer que parce
qu'ils étaient chrétiens?
Puisque l'Allemagne a persisté dans son refus
d'intervenir au cours de l'extermination, n'est-
elle pas
particeps criminis?
A Constantinople, l'Ambassadeur von Wa n -
genheim déclarait à l'Ambassadeur des Etats-
Unis, M. Morgenthau, l'impossibilité pour l'Alle–
magne d'intervenir, sur l a demande de l'Amé–
rique, dans les affaires intérieures de l a Tu r qu i e .
E t à Washington, l'Ambassadeur d'Allemagne,
M. Bernsdorf, n'avait pas langage plus franc: i l
Fonds A.R.A.M