des progrès de la civilisation en Orient. Le Con–
grès de Berlin reconnut pleinement ce fait. La
politique transcaucasienne de la Russie et la po–
litique de toutes les grandes Puissances dans les
Balkans ont amené lé premier réveil, comme elles
ont été, depuis, le plus fort stimulant du fana–
tisme des Musulmans de Turquie contre les Ar –
méniens. Avant le jour où la
Question
d'Orient
devint aiguë, avions-nous eu de grands massacres
en Arménie?
Et cependant l'Europe chrétienne n'a jamais
fait effort pour sauver cette race infortunée des
conséquences de ses propres démêlés avec les
Turcs.
Les Arméniens ont certes toujours souffert, de
par leur seule situation sociale et politique, sous
la domination musulmane. Ils ont pourtant vécu
pendant des siècles, comme sujets ottomans,
dans une sécurité relative et même dans des con–
ditions de prospérité. Les relations personnelles
entre Turcs et Arméniens n'étaient nullement
mauvaises. J'eus l'occasion de le constater en d i –
vers points de la Turquie. Les Turcs ne sont pas,
comme les Arabes, un peuple fanatique de na–
ture. La persécution et les massacres d'Armé–
niens ne sont pas une très vieille question de
luttes religieuses, comme Européens et Améri–
cains, en général, se le sont figuré par erreur.
Encore moins ces atrocités ont-elles pour motif
le fait que les Arméniens seraient des prêteurs
d'argent, pressurant à l'excès les pauvres Turcs
Fonds A.R.A.M