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parleur. Elle accepta l'explication du massacre et
ne cessa de soutenir le Gouvernement.
Après les événements d'Adana, j ' a i passé, pen–
dant quatre ans, la plus grande partie de mon
temps à Constantinople et j'étais constamment
dans la société des chefs de la nation armé–
nienne. Jamais je n'ai entendu un ecclésiastique
arménien, n i un Arménien notable ou jouissant
de quelque réputation, parler contre le Gouver–
nement ottoman. Je sais positivement qu'ils ne
songeaient pas à travailler contre lui. Les Turcs
eux-mêmes, — de cela j ' a i toute certitude, —
savaient qu'ils pouvaient compter sur le loyal
appui et la coopération des Arméniens. Ils eu–
rent la preuve évidente de ce loyalisme pendant
la guerre avec l'Italie et les deux guerres des
Balkans. Les Arméniens enrôlés dans l'armée
turque combattirent bravement pour la commune
Patrie, à côté de leurs frères musulmans. Ils ver–
sèrent leur sang pour la Turquie; et quand, aux
heures de danger et d'humiliation, ils se trouvè–
rent aux côtés des autres sujets ottomans, per–
sonne ne put les soupçonner de souhaiter en
secret le succès de l'ennemi. Ce qui ne fut pas
le cas des Grecs de l'Empire.
Le Gouvernement est injuste lorsqu
il
base ses
griefs contre ses sujets arméniens sur le fait que
beaucoup d'Arméniens combattent dans les ar–
mées russes. A la suite de la guerre de 1877, la
Turquie fut obligée de céder à la Russie une
partie de l'Arménie, y compris Etchmiadzine,
Fonds A.R.A.M