ciétés révolutionnaires. Les classes inférieures de
la nation étaient beaucoup trop ignorantes pour
que la propagande pût avoir la moindre prise
sur elles. L'Eglise arménienne désavouait la folie
de ceux qu'elle traitait de visionnaires. Les pro–
fesseurs des écoles s'élevaient contre eux et écri–
vaient pour les combattre. Quant aux classes
aisées, elles avaient franchement fait compren–
dre aux agitateurs que non seulement elles répu–
gnaient à leur propagande, mais qu'elles étaient
décidées à agir contre elle. Ainsi les Turcs n'a–
vaient rien à craindre des révolutionnaires armé–
niens. Ils en étaient convaincus. Mieux encore,
,
ils connaissaient exactement quels étaient ces
exaltés. Le Gouvernement turc était le premier à
savoir que ces propagandistes- n'étaient pas à re–
douter. S'il les avait craints, i l l u i eût été bien
facile de mettre, à toute heure, la main sur eux.
En arrêter seulement trente ou quarante, c'eût
été en finir avec tous les brouillons. Au lieu de
cela, six mille personnes furent massacrées et la
moitié de la ville fut brûlée. Et « la révolution
arménienne » fut donnée pour excuse!
Le hideux déni de justice de la cour martiale
après les horreurs d'Adana, fut comme la pre–
mière preuve du déclin du nouveau Régime, la
faillite évidente des belles promesses tant de fois
données par les Jeunes-Turcs, que l'Empire otto–
man allait être enfin reconstitué sur les principes
de Liberté, d'Egalité et de Fraternité. Et depuis
lors jusqu'à présent, tous les actes de ces « libé-
Fonds A.R.A.M