pire pour pouvoir entretenir sérieux espoir de
gagner leur indépendance, comme les Grecs, les
Bulgares, les Serbes et les Roumains l'acquirent
dans la presqu'île balkanique (1).
Pendant les massacres de 1909, je me trouvais
sur les lieux et j ' a i examiné ces accusations. Je
me suis convaincu (et j ' a i pu convaincre un cer–
ta in nombre de publicistes, parmi lesquels des
Allemands) de l'inanité absolue des reproches
lancés contre les Arméniens de Cilicie. Pas un
Arménien sur cent n'avait à faire avec les so-
(1)
Je n'entends nullement nier, par ce que je viens
de dire, que les Arméniens cultivés, comme tous les au–
tres peuples vivant sous le joug étranger, n'aient pas
ardemment souhaité, dans leur sentiment le plus intime,
de voir le j our où leurs aspirations nationales seraient
satisfaites. Mais les Arméniens sont avant tout gens pra–
tiques et i l s n'ont pas cherché à réaliser ce qu'ils savent
être impossible. Dans toutes les correspondances de*
Chancelleries des grandes Puissances, concernant le peu–
ple arménien, et dans les archives de la Sublime Porte,
i l n'a jamais été question que d'obtenir des
Réformes
qui assureraient aux Arméniens les seuls privilèges ei
les seules mesures de sécurité et de liberté auxquels ils
ont droit de prétendre, comme sujets
Ottomans.
En 1913, les Puissances,
y compris VAllemagne,
propo–
sèrent au Gouvernement turc un plan de Réformes ea
Asie Mineure, qu i fut accepté et décrété'par la Turquie,
mais qu i n'aboutit pas. Jusqu'au moment où les terribles
crimes des derniers mois ont été commis, les Arméniens
n'avaient demandé que ces Réformes, et ils étaient tout
heureux de les avoir obtenues du Gouvernement otto–
man qu i avait accepté de les mettre à exécution..
Fonds A.R.A.M