des tueries arméniennes. Nous l'avons entendue
en 1895-1896 et en 1909. Nous l'entendons encore
en 1915. Mais de cette prétendue rébellion des
Arméniens, jamais personne n'a donné la preuve
par un seul fait. Au contraire, i l y a preuves mu l –
tiples et du caractère le plus convaincant, que
l'explication mise en avant est inadmissible et
que le grief est totalement dénué de fondement.
Personnellement, j ' a i eu des entretiens avec des
missionnaires américains et des consuls de tou–
tes nationalités, qui ont été témoins oculaires des
massacres de 1895-1896, et j ' a i reçu d'eux lettres
et rapports.
A cette époque, comme conséquence d'un ré–
gime de persécutions et d'injustices intolérables,
certaines organisations de jeunes gens, compo–
sées d' « exaltés », comme on dit en France,
s'étaient formées en sociétés secrètes, à l'instar
des organisations intérieures en Russie, et avaient
créé une agitation, soit dans l'Empire Ottoman
soit à l'étranger, pour obtenir un traitement plus
équitable en faveur des Arméniens et des autres
chrétiens. Plusieurs de ces « exaltés » ont sans
doute plaidé et travaillé pour l'indépendance de
l'Arménie. Mais cette propagande ne fut jamais
accueillie par les cercles ecclésiastiques; elle
n'eut pas de prise non plus sur la grande masse
de la population arménienne de Turquie. A l'ex–
ception du vilayet de Van, les Arméniens ne for–
ment nulle part la majorité de la population. Ils
sont trop dispersés dans toute l'étendue de l'Em-
Fonds A.R.A.M