échapper en se convertissant à l'islamisme. Soit
dit à leur honneur: u n très petit nombre profi–
tèrent de la concession pour avoir la vie sauve.
Les délais accordés variaient entre deux jours et
six heures. N i articles de ménage, n i marchan–
dises, n i animaux, pas même des vêtements ne
pouvaient être emportés. Les vivres et effets de
couchage étaient limités à ce que chacun pouvait
prendre avec soi. Et tous avaient à faire à pied
un voyage de trois à huit semaines, sous un
soleil brûlant, à travers des vallées desséchées
ou des montagnes couvertes de neige.
Quand les déportés traversaient des villages
chrétiens, où les ordres de-déportation n'étaient
pas encore parvenus, i l ne leur était pas permis
de recevoir des habitants nourriture ou assis–
tance quelconque. Les malades et les vieillards,
ainsi que les petits enfants, tombaient le long de
la route pour ne plus se relever. — Des femmes,
sur le point d'accoucher, étaient obligées, sous la
menace des baïonnettes ou du fouet, d'aller de
.
l'avant jusqu'au moment même de leur accou–
chement, puis elles étaient abandonnées sur la
route pour y mourir d'hémorrhagie. Les filles un
peu attrayantes étaient prises pour les harems
ou bien violées, jour après jour, par leurs gar–
diens jusqu'à ce qu'une mort miséricordieuse
vint les délivrer de ces supplices. Celles qui
pouvaient se suicidaient. Des mères, devenues
folles, jetaient leurs enfants dans le fleuve pour
finir leurs souffrances. Des centaines de milliers
Fonds A.R.A.M