le système de les diviser en groupes de 300 à 500
et de les faire travailler sur différents points dis–
tants de plusieurs kilomètres les uns des autres.
Puis des régiments de l'armée régulière turque
étaient envoyés « pour étouffer la révolution ar–
ménienne » ; ils tombaient à l'improviste sur les
travailleurs maniant paisiblement leurs pioches,
leurs leviers ou leurs pelles. Les «
rebelles »
étaient tués à coups de fusil, avant même d'avoir
pu se rendre compte de ce qui arrivait. Ceux, en
petit nombre, qui essayaient de fuir, étaient pour–
suivis par les cavaliers qui les fusillaient ou
sabraient.
Des télégrammes commencèrent alors à pleu–
voir sur Talaat bey à Constantinople, annonçant
qu'ici et là et partout, les « soulèvements ar–
méniens » avaient été étouffés; et le télégraphe,
en réponse, félicitait les autorités du succès de
leurs promptes mesures.
La presse neutre et le corps diplomatique des
Puissances neutres, à Constantinople, avaient bien
quelques vagues nouvelles de nouveaux massa–
cres en Arménie. Mais on leur communiquait la
correspondance télégraphique du Ministre de
l'Intérieur avec les villayets. On leur prouvait
ainsi qu'un grand péril venait d'être conjuré.
Talaat bey déclarait: « Nous n'avons pas été
«
cruels. Mais nous reconnaissons avoir été éner-
«
giques. Nous sommes en temps de guerre. »
Ainsi débarrassé de la partie virile et valide de
la race arménienne, le Gouvernement Turc ne se
Fonds A.R.A.M