réglant la succession de nos rois , nous mettrons
à côté celle des rois modes :
Premier roi des Modes. Notre premier roi couronné
par Varbace fut :
Varbace.
Maudacès.
Artysis.
Déjocès.
Phraortes.
Cyaxares
Astyage.
Barouïr, fils de Sgaïorti,
Hratchia.
Parnouas.
Badjouïdj.
Gornag.
Pavos.
Un autre Haïgag.
Erouant qui vécut peu.
Dikran (Tigrane).
Du nom des deux derniers furent appelés les
derniers Erouant et Tigrane, sans doute à cause
des espérances qu'ils donnaient. Le temps n'est
pas très-éloigné où nous mentionnerons leurs
noms.
Hratchia était ainsi appelé à cause de la viva–
cité de ses traits et de l'éclat pétillant de ses
yeux. Sous lui, dit-on, vivait Nabuchodonosor,
roi de Babylone, qui emmena les Juifs en capti–
vité. On raconte que Hratchia lui demanda l'un
de ces principaux captas hébreux , appelé Cham-
pat, le conduisit dans ses Etats et le combla
d'honneurs. De Champat, dit l'historien, descend
la race des Pakradouni ; cela est certain. Mais ce
que firent nos rois pour convertir cette famille au
culte de leurs dieux ; combien et quels furent ces
Pakradouni qui moururent dans le sein du culte
divin, nous le raconterons plus tard avec dé–
tail. Certains individus, indignes de croyance,
par pur caprice et non selon la vérité, disent que
c'est de Haïg que descend la race des Thakatir
Pakradouni ; mais je réponds à ceci : Ne crois
pas à de pareils contes, car il n'y a aucun semblant
de vérité, aucun indice de probabilité; et, dans
ce qui te fut dit, rien qui dénote la vérité. Ce
sont des paroles absurdes, dénuées de sens et de
valeur, contre Haïg et ses pareils. Mais sache que
le nom de Sempad, que les Pakradouni donnent
souvent à leurs fils, correspond exactement dans
leur langage primitif, qui est l'hébreu, à Champat.
CHAPITRE XX I I I .
Des fils de Sennékérim desquels sont issus les
Ardzrouni, les Kénouni et leptesckkk d'Agkdz-
nik. — Démontrer dans le même chapitre que la
maison d'Anhegh vient de Basham.
Avant de commencer l'histoire du grandTigrane
(
Dikran) qui est le neuvième de nos ancêtres cou–
ronnés , prince vaillant, renommé et toujours vic–
torieux entre les conquérants, nous raconterons
ce qui est le plus important. Ce qui concerne Sen-
nakérib (Sennékérim) a été mis en oubli. En ef–
fet, environ quatre-vingts ans avant le règne de
Nabuchodonosor, vivait Sennakérib, roi d'Assy–
rie, celui-là même qui assiégea Jérusalem sous
Ezéchias, chef des Juifs. Ayant tué leur père,
les fils de Sennakérib , Atramelek et Sanassar, se
réfugièrent chez nous.
L'un d'eux, Sanassar, fut établi par notre vail–
lant ancêtre Sgaïorti au sud-ouest de notre pays,
près des confins de l'Assyrie. Les descendants de
Sanassar ont peuplé la montagne de Sim. Les
plus grands et les plus illustres d'entre eux, ayant
signalé dans la suite leur dévouement envers nos
rois , furent juges dignes d'obtenir le gouverne–
ment de ces contrées. Arkamozan se fixe au sud-
est du pays; c'est de lui, dit l'historien, que
descendent les Ardzrouni et les Kénouni. Voilà
la raison qui nous a fait rappeler Sennakérib.
La maison d'Ankegh, dit le même historien,
est issue d'un certain Baskam, petit fils de Haïgag.
CHAPITRE XXIV.
De Tigrane, tel qu 'il était en toutes choses»
Passons actuellement à ce qui regarde Tigrane
et ses entreprises. C'est, de tons nos rois, le plus
puissant, le plus vertueux, le plus brave de tous
ces princes et de tous les guerriers. I l aida Cyrus
à renverser l'empire des Mèdes, i l retint long–
temps sous son obéissance les Grecs, et il étendit
notre territoire jusqu'à nos anciennes frontières.
Objet d'envie pour tous les contemporains, il fit
aussi, lui et son siècle, l'admiration de la postérité.
En effet, qui donc parmi les vrais guerriers et
les admirateurs de la valeur et de la vertu ne
tressaille au souvenir de Tigrane, ne désire ar–
demment l'égaler en grandeur? Chef et modèle
des guerriers, signalant partout son courage, il
éleva haut notre nation; nous étions courbés
sous le joug, il la mit en état de subjuguer et de
faire payer tribut à de nombreux peuples. Par–
tout s'élevaient des monceaux d'or, d'argent, de
pierres précieuses ; partout on voyait des vête–
ments de toute forme, de toute couleur, pour hom–
mes et pour femmes ; si bien que la laideur pa–
raissait aussi belle que la beauté, et la beauté,
selon l'esprit du temps, était déifiée. On voyait
les fantassins chevaucher, les frondeurs devenus
d'habiles tireurs d'arcs, les hommes'auparavant
Fonds A.R.A.M