VIE DE S4
furent confirmés par le roi Arsacc, qui fit placer
à la table quatre cents sièges, d'après Tordre du
grandNersès. Le clergé, divisé en neuf classes, sié–
geait derrière eux.
VI. Avant l'ordination du grand Nersès, les
cénobites, les évéques et les solitaires habitaient
avec leurs familles dans les villes et les villages,
ce qu'il trouva inconvenant et contraire à la dis–
cipline ecclésiastique. Après cela, le grand Nersès
passa bientôt en Géorgie, dans l'héritage de
Va—
pâtre
Nouné (i) ; de là il se dirigea dans le pays
des Grecs et sur les frontières des Perses. I l donna
l'ordre d'élever des cvêchés et des couvents
grands et petits, et de plus il commanda de cons–
truire des hôtelleries dans les lieux peu fréquen–
tés , au détour des chemins, sur le haut des mon–
tagnes, et des hôpitaux dans les villes et dans les
campagnes. 11 fit ériger dans les monastères les
sépultures des rois, des princes et des généraux,
pour que les religieux en prissent soin en com–
mun. II donna aux couvents des villages et des
fermes pour leur entretien. A l'époque de Nersès,
on ne voyait aucun mendiant dans le pays
d'Arménie
(2).
Il y avait encore en Arménie, depuis de lon–
gues années, des coutumes blâmables et des in–
justices fâcheuses qui furent abolies par saint
9
°
Le seigneur de Gasb.
10
°
Le seigneur d'Anlzavalzi.
i l
0
Le seigneur d'Abahouni. 12°
.
Le Gamsaragan. 13*
L'autre Abahouni. 14° Le Vanantatzi. 15° Le seigneur
d'Amadouni. 16° Le seigneur de Koghten. 17° Le sei–
gneur de Kcnouni. 18° L'autre Antzavatzi. 19° Le Daïk.
20
° Le juge de Pasèn. 21° Le seigneur des Kentouni.
22
° LeVartzarouni. 23° Le seigneur de Kartmank. 24° ,
25
° Lc/Saharouni. 26° Le seigneur de Kapéghiank. 27°
Le seigneur d'Apéghiank. 28° Le second seigneur de Siou-
nie. 29° Le second seigneur des Ardzrouni. 30° Le troi–
sième seigneur des Ardzrouni. 31° Le second seigneur
des Mamigoniens. 32° Le Rophsian. 33° Le Kaschotzian.
34
°Le Timaksian. 35° LeTimaksian. 36° L'autreApéghian.
37
° L'autre Timaksian. 38° Le Balouni. 39° L'Aravéghian.
40
° L'Aschahmarian. 41° L'Hampoujian. 42°Le Varasha-
gian. 43° LeTzounagan. 44° L'Aguéatzi. 45° Le Zaréhavan-
ian. 4C°L'JEndzaïetzi. 47°Le Mantagouni. 48°Le Seghgouni. !
49
° Le Daïkrian. 50° L'Ermantouni. 51° Le Sbantouni. 52°
L'Avavenian. 53° Le Drouni. 54° Le Mamperatzi. 55°
L'Havnouni. 56°LePejnouni. 57° Le Khadchpérouni. 58°
Le Mehnouni. 59° Le Nakhdjéri. 60° Le gouverneur de la
ville royale. 61° Le chef des chasses royales. 62° L'Ar-
daschésian. 63° Le second Vanantatzi. 64° Le Tzoul ( tau -
reau). 65° Le Vidjanou. 66° L'Akbadzo. 67° Le Dziragali-
roakhsian. 68° Le Kazrigan. 69° Le seigneurdes Maratzian.
70
° Le Vakrasbouni. »
(1)
Sainte Nouné, Nino en géorgien, était l'une des
compagnes des Hripsimiennes qui vint évangéliser la
Géorgie peu de temps après
la
conversion de
l
'
Arménie
à
la
foi chrétienne.
—
Cf.
Moïse
de
Kborènc,
Hist.
d'Ami.,
1.
I I , c. 86 et suiv. —Brosset,
Hist. de la Géor–
gie,
1.1,
p.
89
et suiv.
(2)
Faustus de Byzance,
1.
IV, c. 4.
[
NT NERSÈS.
27
Nersès. Les lépreux, qu'on appelait gens à ulcères
ou galeux, étaient pourchassés hors des lieux ha–
bités, afin que leur maladie ne se transmit pas
aux autres. Ces malheureux s'éloignaient donc
de leurs parents ou de leurs frères, de leurs pères
ou de leurs épouses, et c'était une grande cause
de troubles. Plusieurs devenaient la proie des
bêtes fauves, d'autres étaient noyés dans les fleu–
ves , d'autres étaient engloutis par la neige et ils
étaient perdus pour toujours. Le grand Nersès les
ramena tous dans leurs maisons et il défendît qu'on
les expulsât, comme cela avait lieu auparavant.
Puis ensuite, par une inspiration du Saint-Esprit,
il les rassembla dans le canton des Anlzévatzi, à
l'endroit où se trouvait l'image de la Mère de
Dieu qui avait été apportée en Arménie par l'a–
pôtre Barthélémy, et où. l'on avait élevé une
église sous son invocation
(1).
Les lépreux y
trouvaient la guérison de leurs maladies et les
autres infirmes guérissaient également. Saint Ner–
sès établit en ce lieu un pèlerinage, qu'on fait
jusqu'à ce jour pour la gloire de Dieu, et on
y trouve la guérison de la lèpre.
Durant vingt-cinq années, Nersès parcourut les
diverses provinces qui étaient placées sous sa j u –
ridiction. I l y établissait et propageait les règles
de la sainte Église ; ce qui comblait de joie les
Arméniens. Beaucoup de gens parmi les païens
venaient en'Arménie et y étaient baptisés
(2).
Or il arriva que, tandis que Nersès visitait la
très-fertile province d'Ararat, il y rencontra le
xnartbed (chef des eunuques), appelé le père du
roi. Voyant les grands villages dont Nersès avait
doté son couvent, le chef des eunuques conçut de
la jalousie et dit : « J'avertirai le roi et je prendrai
pour la cour ces domaines. » Nersès, l'ayant en–
tendu, lui dit : « Puisque tu as proféré des me–
naces, tu ne parviendras pas jusqu'au roi. » Lors–
qu'il fût parti, le chef des eunuques, Haïr, ren–
contra un prince de la race des Ardzrouni
(3)
qui
le tua pendant qu'il était à la chasse. Ainsi s'ac–
complit la parole de l'homme de Dieu, saint Ner-
(1)
Cf. Moïse de Khorène,
Hist. de la sainte mère
de Dieu et de son image,
dans les œuvres de cet au–
teur (en arm.), Venise, 1845,
p.
283-296.—
L'Église à
laquelle notre auteur fait allusion était construite dans
le monastère appelé Hokotz-Vank
(
Indjidji,
Arm. anc,
p.
198
et suiv.). —Cf. aussi
Vartan,
Géogr. de F Arm.,
dans Saint-Martin,
Mém, sur VArmén., t.
I l , pages
418-419.
(2)
Faustus
de Byzance,
1.
IV,
c.
4. —
Moïse
de
Kho–
rène,
1.
I I I ,
c.
20. —
Cf. aussi
le
Père
Aucher,
Vies des
saints armén., sub nom. Nersès,
et
Fleur de la vie
des saints,
p.
218.
(3)
Faustus (IV, 14) le nomme Schavasb.
Fonds A.R.A.M