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le siècle dernier, aux Indes, à la suite de l'His–
toire des Orbélians ( i ) .
Ce qui donne une très-grande valeur à la Bio–
graphie de saint Nersès dont nous publions la
traduction, ce sont les détails circonstanciés que
Fauteur nous a transmis sur la hiérarchie et
l'ordre des préséances des satrapes et des nobles
de l'Arménie, à l'époque des rois Arsace I I I
(
vulg.
II) et Bab. Les informations que nous trou–
vons également sur les populations scytbiques et
sarmates, qui avaient leur habitation dans les
steppes situés de l'autre côte du versant septen–
trional du Caucase, offrent aussi un très-grand
intérêt historique et ethnographique.
Cependant, si nous avons rendu justice au mé–
rite de l'œuvre de l'écrivain qui a rédigé la Bio–
graphie de saint Nersès, nous devons dire qu'il
eût été désirable que les interpolations qui y ont
été insérées par différentes mains ne s'y trouvas–
sent point. La difficulté de distinguer exactement
certains passages vraiment authentiques, de phra–
ses très-certainement ajoutées après coup, jette le
critique dans de grandes perplexités. Ce qui est
certain, c'est que si la prophétie de saint Nersès
a été l'objet de retouches postérieures, il faut
admettre aussi que les prières du patriarche et
(1)
Madras, 1775.
INTRODUCTION.
ses adieux à sa nation appartiennent assurément
à la première rédaction de l'ouvrage, car, dans un
ancien recueil d'Hymnes (Charagan), les mêmes
prières se trouvent rapportées et attribuées à
saint Nersès. Au surplus, nous ferons observer,
à propos des interpolations que nous signalons
dans la Biographie de saint Nersès, que les plus
anciens manuscrits de cet ouvrage ne comportent
pas différents passages que l'on trouve dans des
manuscrits d'une époque plus moderne, comme
aussi dans la compilation de Mesrob.
La Biographie de saint Nersès a été publiée à
Venise, par les Mékhitaristes, dans la Petite Bi–
bliothèque choisie, dont elle forme le sixième
volume (i). Une suite de notes et d'éclaircisse–
ments dus à la plume d'un des plus savants re–
ligieux de la congrégation de Saint-Lazare, qui a
cru devoir garder l'anonyme, enrichit cette édi–
tion. Nous avons puisé largement à cette source,
dans les notes qui accompagnent la traduction que
nous offrons au public. Aussi nous sommes heu–
reux de dire que nous avons profité des lumières
du guide éclairé qui a fait connaître, le premier,
l'un desmonuments les plus précieux de l'époque
la plus brillante de la littérature arménienne. V. L .
(1)
Venise, 1853.
Le 7
e
volume renferme également
deux petits opuscules relatifs à saint Nersès.
Fonds A.R.A.M