H I STO I RE ANGIER
puis l'Eraskh jusqu'à la forteresse qui est appelée
Hénaraguerd. L e pays, à cause de la douceur des
mœurs de Sissag, fut appelé Aghouank, car l u i -
même était surnommé Aghou (doux)
(1).
De ce–
lui-ci descend le renommé et brave Aran, créé par
le. Parthe Valarsace, chef de dix mille (soldats).
D'Aran sont issues, dit-on, les races des Oudi
(2),
des Kartmanatzi
(3)
,
des Dzovtéatzi
(4)
et la
principauté des Karkaratzi
(5).
pendants après la conquête de ce pays par les Persans.
I l est souvent question de ces dynastes, dans l'histoire
de l'Arménie et notamment dans Faustus de Byzance,
liv. IV, ch.
11,
20. —
Moïse de Khorêne, liv. I I I , ch. 23
et suiv., 41. — Elisée,
Histoire des Vartaniens,
p. 22,
32, 48
et passim. —
Lazare de Pharbe, p. 243. —Jean
Catholicos, ch. 13, 17, 19,130,133.—Les Byzantins ap–
pellent le prince de Siounik, 'Ap/wv xoù Swijç (Constantin
Porphyr.,
de Cxrem.,
ch. 48). La dynastie des princes
de Siounik se continua jusqu'au onzième siècle, époque à
laquelle Vest Sarkis voulut s'emparer du trône d'Ani sur
Kakig, et, n'ayant pu y réussir, i l livra cette place à
l'empereur Constantin Monomaque en 1045 ( Matthieu
d'Édesse, liv. I , ch. 65, p. 76, de la trad. française). En
1251,
un certain David est qualifié du titre de prince de
Siounik (Etienne Orbélian, trad. Brosset, ch. 66, p. 229),
et régnait dans les montagnes de Gaban [défilé]. Cf.
Tchamitch,
Hist. d'Arménie,
t. I I I , p. 245. — Cf. aussi
Brosset,
Hist de Géorgie,
t. I , p. 545.
(1)
Voy. plus haut, liv. I , ch. 29 et la note. — Sur le
royaume des Aghouank, on peut consulter Saint-Martin,
Mém. sur VArménie,
1.1,
p. 149, 213 et suiv. ; Indjidji
{
Géogr. anc.,
p. 301), et
mila&LVHistoire des Aghouank,
par Moïse de Gaghangaïdoutz (Paris, 1860, 2 v. in-8°) et
celle de E. Hassan Djalaliantz (Choucha, 1839, in-12).
(2)
La province d'Oudi était située à l'est du Koukarkh,
au nord de celle d'Artzakh, et au sud-est elle touchait au
Phaïdagaran. Le Cyrus l'arrosait dans toute sa longueur.
Elle forme aujourd'hui une partie du pays appelé Kara-
bagh ( Jardin noir). Les anciens avaient rendu le nom
d'Oudi par
'
Qn^h
OU
Otène; Pfolémée (liv. VI, ch. 13) la
nommeMcoTYpr, pour '
QTÏJVÏJ
. —
Etienne deByz.,
hac voce.
—
Pline, liv. VI, ch. 13. — Cf. Indjidji,
Géogr. anc.,
p. 336. —* St-Martin,
Mém. sur l'Arm.,t.
I , p. 86 et suiv.
(3)
Le canton de Kartman, dans la province d'Oudi,
était situé sur la rive gauche du Cyrus (Indjidji,
Géogr.
anc.,
p. 337). Les personnages de cette famille qui, selon
le Père Indjidji
(
Archèol. de l'Arm.,
t. I I , p. 170), n'était
pas satrapale, ont joué cependant un certain rôle dans
l'histoire de l'Arménie. — Cf. Moïse de Khorêne, liv. I I I ,
ch. 43, 55. — Faustus de Byzance, liv. I I I , ch. 17.
(4)
On ne connaît pas la position de ce canton.
(5)
La proùnce de Koukarkh était située à l'orient de
celle de Daïk, au nord des provinces d'Ararat et de
Siounik et à l'ouest de celle d'Oudi; au nord elle était
limitée par le pays occupé par les Géorgiens. Elle était tra–
versée de l'ouest à l'est par le Cyrus (Cf. Indjidji,
Géogr.
anc.,
p. 353. — Saint-Martin,
Mém. sur l'Arm.,
t. I ,
p. 79 ). A lafindu neuvième siècle de notre ère, ce pays,
qui s'était rendu indépendant des rois d'Arménie, eut à
soutenir de longues guerres avec ces derniers qui vou–
laient le conquérir (Jean Catholicos, ch. 9). Au onzième
siècle, i l était possédé par des princes appelés dynastes
Goriguians ; ensuite il passa aux Orbélians (Matthieu d'É–
desse, liv. I , ch. 10 delà traduction française. — Etienne
MAR APAS CATINA*
E D E L'ARMÉNIE.
49
Kouschar,
l
'
un des descendants de Schara, a
pour sa part la montagne chargée de brouillards
qui est Gankar, la moitié de la contrée de Dcha-
vakh,Gogh, Dzop, Tzor
(1),
jusqu'à la forteresse
d'Hénaraguerd. Quant au domaine d'Achotz
(2),
aux propriétés de Daschir
(3),
Valarsace en i n –
vestit les enfants de Kouschar, descendant de
Haïg. E n face du mont Caucase, il établit, pour
gouverner la partie nord, cette grande et puis–
sante race ; le titre de la principauté est pteschkh
(
toparque)
(4)
des Koukaraizi;
c
'
est une race
sortie de Mithridate (Mihrtad), satrape de Da –
rius, qu'Alexandre emmena et chargea de com–
mander aux captifs faits par Nabuchodonosor en
Ibérie, comme le raconte Abydène
(5)
en ces
termes : « Le puissant Nabuchodonosor était en-
,
Orbélian,
Hist,
trad. Brosset, ch. 66,14, 4). La province
de Koukarkh était connue des anciens; Strabon (liv. X I .
ch. 14, l'appeUe»ra>Yap7)v7î, Ptolémée(liv. V, ch. 13)lWa-
pr.vVî, mais il est aisé de voir que le T a été mis par erreur
pour un r par les copistes des manuscrits de sa Géogra–
phie ; Etienne de Byzance appelle les Karkaratzi : 'Qoa-
pyjvot, ce qui est aussi une erreur du copiste pour
Ttaya-
pyjvot (Cf. Ste-Croix,
Mém. sur l'Araxe et le Cyrus,
p. 115). La province de Koukarkh comprenait neuf cantons
(
Géogr. attr. à Moïse de Khorêne
t
dans Saint-Martin,
Mém. sur l'Arm.,
t. I I , p. 366-367).
(1)
Tous ces cantons faisaient partie de la province de
Koukarkh (Cf. Indjidji,
Géogr. anc.,
p. 353. — Saint-
Martin,
Mém, sur l'Arm.,
t. I , p. 81 et suiv.).
(2)
Ce canton faisait partie de la province d'Ararat.
(
Indjidji,
Géogr. anc.,
p. 452 ).
(3)
Le canton de Daschir était compris dans la province
de Koukarkh, et fait partie aujourd'hui du Somkheth,
une des divisions de la Géorgie (Indjidji,
Géogr. anc,
| p. 360). — Cf. Wakhoucht,
Géogr. de la Géorgie,
édit.
Brosset, p. 180-181.
(4)
Cf. plus haut, XVI (liv. I , ch. 23 ), et la note 4.
(5)
Moïse de Khorêne cite en cet endroit Abydène,
d'après un passage de la
Chronique d?Eusèbe
(
part. I ,
p. 58) traduite en arménien, et qui renfermé un singu–
lier contre-sens. D'abord i l attribue
à
Abydène le passage
qui commence par ces mots : «
Le puissant
(
sic) Nabu–
chodonosor », qui n'est pas d'Abydène, mais de Méga-
sthène dont le nom n'est pas prononcé dans la version
arménienne, tandis qu'il existe dans le texte grec qui
nous a été conservé parEusèbe
(
Prœp. Evang.,
IX, 41).
Voici ce qui a donné lieu
à
ce contre-sens -. le mot u.e-
•
yocaOevïjç signifie
:
magni roboris (vir), potenlissimus ;
le traducteur de la Chronique d'Eusèbe, prenant ce nom
propre pour un adjectif servant de qualificatif
à
Nabu–
chodonosor, l'a traduit par
medzazor,
qui a en effet le
même sens en arménien que (xeyaodevTÎç en grec. Voici le
passage grec, tel qu'il se trouve dans le texte de la Pré–
paration évangélique d'Eusèbe : MeyafOévyjç 8é
<W<JI,
Na-
êWxoSpoaopov 'flpaxÀéou; àXxtuxoTâpov
yeyovàxa, ènl
re
Ai6gy)v xai 'I6r,pîyiv
axpctxevaai,
x.
T
.
>. Au surplus, tout
ce passage a été fort mal traduit en arménien et rend
d'une façon fort infidèle le texte de Mégasthène qui
ne présente pas de difliculté. — Cf. la note 4, que le
P. Aucher a écrite
à
propos de Mégasthène,
à
la p. 58
du t. I
e r
de son édition de la
Chronique d'Eusèbe.
Fonds A.R.A.M