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MAR A P A S GAT INA .
et ensuite contre ceux de la Phrygie, enfin sa
victoire.
X X I X . ( CH . I V . )
Comment Valarsace, après avoir réuni l'élite des
Arméniens, marche contre les alliés des Macé–
doniens.
Après la guerre d'Arsace contre les Macédo–
niens et la conquête de Babylone et de la partie
orientale et occidentale de l'Assyrie, Valarsace
lève dans l'Aderbadagan ( i ) et l'Arménie centrale
des guerriers renommés et valeureux, et con–
voque Pakarad et ses braves, avec la jeunesse du
littoral, les descendants de Kégham, des Cana–
néens . de Schara, de Couschar, leurs voisins de
Sissag et de Gatmos, enfin presque la moitié du
pays. Valarsace arrive au milieu de l'Arménie, au-
dessus des sources du Grand Marais (Medz-
Amor )
( 2 )
,
au bord de l'Araxe (Eraskh), près de
la colline d'Armavir. Là, i l s'arrête plusieurs jours,
parce que, comme i l convient de le dire, ses
troupes n'étaient pas au fait de la discipline.
%
yant encore levé des troupes en Chaldie ( 3 ) , —
(1)
C'est la province appelée encore à présent Adher-
beidjan, qui formait toute la partie orientale de la pro–
vince de Vasbouragan, et s'étendait jusque dans la Mé-
die. C'est 1'
ArpcmàTioç
de Strabon (liv. X I , ch. 13, §. 1).
—
Cf. Saint-Martin,
Mémoires sur l'Arménie,
1.1,
p. 127
et suiv. —I nd j i d j i ,
Géogr. anc,
p. 319.
—
Le même,
Arm. mod.,
p. 401.—L. Alischan,
Géogr. del'Arm.,\>.
98.
(2)
LeMedz-Amor s'appelait aussi Azad (libre), et tra–
versait les villes de Tovin et d'Artaxate. Cette rivière se
jetait dans l'Araxe (Indjidji,
Géogr. anc,
p. 405.
—
Le
même,
Géogr. mod.,
p. 181.
—
Mekhitar abbé,
Dict. des
noms propres.
—
Saint-Martin,
Mém. sûr l'Arménie,
t. I , p. 40 et suiv.). Agathange fait mention d'un port
sur le Medz-Amor (
Hist. de Tiridate,
liv. I I , ch. 8).
(3)
La Géographie attribuée à Moïse de Khorêne (Saint-
Martin,
Mém. sur VArménie,
t. I I , p. 356-357) et tous
les géographes anciens placent des Chaldéens en Armé–
nie, dans le Pont et le pays des Chalybes, et Constantin
Porphyrogénète
(
de Thematibus
)
parle d'une pro–
vince qu'il appelle XaXôia dont Trébizonde était la capi–
tale. C'était sans doute dans cette région pontique que
se trouvait la Chaldée primitive, repaire de belliqueux
montagnards très-redoutés ( Habacuc, I , 6 et suiv; —
Job. 1,17.
—
Xénophon,
Cyropxd.,
I I I , 1. —
Anabas.,
IV,
3 ;
V I I , 8), servant dans les armées étrangères comme
mercenaires (Xénophon,
Cyropxd.,
I I I ,
2,
V I I ,
2. —
Anab.,
IV, 3) et identiques aux Kurdes actuels avec les–
quels i l est facile de les identifier. M. Renan conjecture
que le nom de Kasdim, qui est la forme hébraïque du
nom des Chaldéens,
ne diffère pas de la forme
grecque XaXSaïoi, en admettant la forme intermédiaire
Kard ( Kardu
est le nom de la province d'Ararat dans
la paraphrase chaldaïque, et du mont Ararat chez les Sy–
riens), et celte forme reparaît aux diverses époques
car l aLaz i que
(1),
le Pont, la Phrygie, Majak
(2)
et les autres provinces, ne sachant rien de la
guerre d'Arsace et soumises à l'empire des Macé–
doniens (3), gardaient scrupuleusement les trai–
tés, — un certain Morphilig, soulevant toutes
ces provinces, livre bataille à Valarsace. Les
deux armées se rencontrèrent près d'une haute
colline rocheuse, aujourd'hui appelée Colonia(4),
e t , s'approchant l'une de l'autre de quelques
stades, elles se fortifièrent des deux côtés pen–
dant plusieurs jours.
X X X .
(
CH.
v.)
Combat de Morphilig.
—
I I est tué d'un coup de
lance.
Les deux armées, après avoir été occupées à se
fortifier pendant plusieurs jours, engagent l a ba–
taille ; les nôtres commencent. Morphilig, de gré
ou de force, range ses soldats et charge avec fu–
reur, car c'était un vaillant guerrier, aux membres
vigoureux et bien proportionnés, et d'une force
égale à sa stature. Tout couvert de fer et d'ai–
rain, à la tête de ses soldats d'élite en petit nom–
bre, Morphilig faisait mordre la poussière à la
jeunesse courageuse de Valarsace. I l s'efforça de
s'ouvrir un passage jusqu'au roi d'Arménie, à
travers un fort bataillon bien armé. Arrivé près
de lui, i l réussit à croiser la lance, et, fort
comme
il était, champion exercé, son arme fendait l'air
comme de rapides oiseaux. Mais les braves et r e –
nommés enfants d'Haïg et de Sennékérim l'As–
syrien' ne tardèrent pas à lui barrer le chemin.
D'un coup de lance ils renversent Morphilig, et
avec une persistance remarquable dans les noms de peu–
plades du Kurdistan,
comme
KàpSaxe;, KapooOxoc, en
arménien
Gordouhh,
KopSiaîot, ropSuyjvoi, JTopâuaïoi,
Kuprtoi,
Gordiani
et Kurdes (Renan,,
Hist. des lang.
sémit.,
liv. I , ch. 2 , p. 65 et suiv. ). — Notons encore
que la Chaldie est mentionnée aussi par Etienne de
Byzance,
de Urb. et pop., v°
XaXdca.
(1)
La Lazique est une province de la Colchide, men–
tionnée par Ptolémée sous le nom de AàÇai ( liv. V,
ch. 2 ). La Géographie attribuée à Moïse de Khorêne
lui donne le nom de
Ghaziv (
car la lettre
gh
affecte
le son de
l,
et est remplacée souvent par cette lettre dans
un grand nombre de mots). C'est le Lazistan actuel.
(2)
C'est-à-dire la Cappadoce, dont Mazaca, en
ar–
ménien Majak, était la ville principale. Cf. plus haut
ch. V I I , p. 24, et notes.
(3)
Le nom de Macédoniens
s
'
applique ici aux rois
Sé-
leucides de Syrie, qui avaient hérité d'une notable par–
tie de l'empire d'Alexandre.
(4)
Cette ville est citée par Procope
(
de
^Edifiais,
l i v . I I I ) . Elle fut, d i t - i l , restaurée par Pompée qui
l
'
ap–
pela
Colonia.
Fonds A.R.A.M