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même je le veux , et non par un autre héros ( i ) .
X X V I . ( L I V R E I I . C H . I . )
(
Extrait du livre deuxième de tHistoire de Moïse
de Khorène
t
intitulé: Histoire des temps inter–
médiaires de nos ancêtres. )
Je
vais maintenant, dans ce second l i v r e , te
raconter l'histoire particulière de notre pa y s ,
depuis le règne d'Alexandre jusqu'à celui du
saint et vaillant Tiridate ( Dertad) le Gr and
(2).
Je te dirai successivement les actes de valeur et
d'éclat, les ordonnances et les institutions de
chacun des princes qui sont issus d'Arsace (Ars-
chag ) , r o i des Perses, et notamment de Va l a r –
sace (Vagharschag), son frère (3), établi par l ui
r o i de notre nation ; enfin, de tous les mo –
narques de sa race qui se sont succédé sur le
trône de père en fils, et ont été appelés Arsacides
(
Arschagouni ) du nom d'Arsacé. Ses descen–
dants se multiplient et forment une nombreuse
lignée; mais, d'après l'ordre établi, i l n' y a
qu'un seul prince d'appelé à ce pouvoir suprême.
D'ailleurs, j'écris rapidement ce qui nous inté–
resse , et j e néglige le reste, car , pour les autres
nations, ce qu'ont dit une foule d'historiens
suffit.
Alexandre de Macédoine, fils de Philippe et
d'Olympias (4), vingt-quatrième descendant d'A-
«
ï'ôpxuç oc5 Opûyocç •rç.ye, xoci %<rxâvio;
Qeoeior,:,
TvjX' ë£ 'Acxavîyj;' jj.é|xacav Ô' Oau-îvt (jufyeaOai.
On peut croire aussi que Memnon, fils de Tithon, qui fut
envoyé par Teutamus au secours de Priam, avec- des
Éthiopiens et des Susiens, et qui fat tué dans une em–
buscade dressée par les Thessaliens, est peut-être le
même que Zarmaïr; comme ce dernier, Memnon meurt
également de la main des Grecs
(
Fragm. Cyclic, ad
calcem Homeri,
p. 583, éd. Didot. — Diodore de Si–
cile, liv. I I , ch. 22).
(1)
A
la fin du premier livre de son Histoire, Moïse
de Khorène a ajouté un chapitre additionnel, touchant
la légende perse de Piourasb-Astyage. Comme ce cha–
pitre n'a pas été emprunté par cet historien à l'œuvre
de Mar Apas Catina, nous n'avons pas cru devoir le re–
produire.
(2)
Tiridate le Grand, fils de Chosroès, régna sur l'Ar–
ménie de 259 à 314 de notre ère. I l fut établi roi par
les Romains et se convertit à la religion chrétienne, sur
les instances de saint Grégoire l'IUuminateur (Aga–
thange,
Hist. de Tiridate et de la prédication de saint
Grégoire l'IUuminateur.
—
Moïse de Khorène,
Hist.
d'Arménie,
liv. H, ch. 68-91).
(3)
L'historien Vartan assure que Valarsace n'était pas
le frère, mais le fils d'Arsace (
Histoire universelle,
ch.
15,
p. 31 (éd. de Venise, 1862). Ce fait est également
rapporté par d'autres historiens.
(4)
Il existe une tradition qui donne pour père à
j
Alexandre, Nectanébo, roi d'Egypte, et Moïse de Khorène
chille
( 1 )
,
après avoir soumis à ses lois le monde
entier, laisse par son testament son empire à plu–
sieurs [généraux]
( 2 )
,
de telle sorte que l'empire
de tous est appelé l'empire des Macédoniens ; puis
il meurt. En s u i t e , Séleucus, régnant à Babylone,
ravit les États de ses compagnons. I l soumet les
Pa r thes , après une guerre terrible, et fut appelé
par cette raison Nicator (Nicanor). Après trente
et un ans de règne, i l laissa le royaume à son
fils Antiochus, surnommé Soter, qui régna d i x -
neuf ans. Ant i ochus , dit Théus, l ui succède [ et
règne] dix ans ; ma i s , l a onzième année, les P a r –
thes secouent le j oug des Macédoniens, et pa r
suite le brave Arsace monte sur le trône. I l était
de l a race d ' Ab r aham, du lignage de Cétura (3),
en accomplissement de la parole du Seigneur à
Abraham : « De toi sortiront les rois des n a –
tions (4). »
X X V I I . ( C H .
11.)
Règne d'Arsace et de ses fils. — Guerre contre
les Macédoniens. — Amitié avec les Romains.
Soixante ans après l a mort d'Alexandre, le
brave Arsace régna, comme nous l'avons dit (5),
sur les Parthes, dans la ville appelée Pahl A r a -
vadin ( 6 ) , au pays des Kouschans. I l fait une
(
Hist.,
liv. I I , ch. 13)rappelle sans doute cette tradition
d'après le pseudo-Callisthènes (
Coll. des hist. grecs,
éd.
Millier, liv. I, ch.
1
et suiv.) dont l'ouvrage avait été tra–
duit en arménien, au cinquième siècle de notre ère, par
Moïse de Khorène lui-même, à ce que l'on croit assez
généralement ( Sukias de Somal,
Quadro délie vari aut.
antic tradotlè in arm.,
p. 9. — Préface de la
trad.
ital.
de Moïse de Khorène, p. ix ). Cette tradition eut
cours pendant le moyen âge et on la trouve rapportée
dans
li Romans d'Alixandre,
par Lambert li Tors et
Alexandre deBernay
(
Bïbliothek des literarischen Vé-
reins,
t. XIII, Stuttgart, 1846), publié par M. Michelant,
p. 5 :
«
Quar li plusior disoient, sens mile legerie,
«
Que Alixandres est nés de bastarderie
-,
«
Car è l'tans k' il fut nés, si com la letre die,
«
Ert 1 clers de 1' palais, plains de grande voisclie;
«
Natabus
(
var.
Natanabus) ot a non, en la langhe ar-
| rabie ;
«
A l'nestre aida l'enfant, coi que nus li en die. »
(1)
Cf. Diodore de Sicile, liv. XVII, ch. I. _ Plutar-
que,
Alexandre.
(2)
Cf. Diodore de Sicile, liv. XIX, 105, et liv. XX, 28.
—
Ammien Marcellin, liv. XXIII, ch. 6. — I ,
Machabées,
1
,7.
(3)
Cf. Moïse de Khorène, liv. I I , ch. 68.
(4)
Genèse,
ch. XVII, v. 6, 16.
(5)
Cf. Moïse de Khorène, liv. I, ch. 8.
(6)
Cf. plus haut, ch. vi, p. 23. note I . — Pahl, ainsi
que nous l'avons fait observer déjà, est le nom arménien
Fonds A.R.A.M