H I S T O I R E A N C I E N N E D E L ' A R M É N I E .
          
        
        
          
            veux, cette fortune a fui loin de nous. Mais ces
          
        
        
          
            rois nationaux vivaient sous le gouvernement des
          
        
        
          
            Mèdes, et nous allons en rappeler ci-dessous les
          
        
        
          
            noms (i).
          
        
        
          
            En ce temps-là, le pouvoir royal de notre na –
          
        
        
          
            tion existait véritablement, comme l'atteste le
          
        
        
          
            prophète Jérémie, appelant aux armes contre
          
        
        
          
            Babylone : « Convoquez, dit-il, le royaume d'A-
          
        
        
          
            rarat et la troupe d'Ascanaz
          
        
        
          
            (2).
          
        
        
          
            »
          
        
        
          
            I I est donc
          
        
        
          
            évident que notre empire existait alors. Mais, en
          
        
        
          
            réglant la succession de nos ro i s , nous mettrons
          
        
        
          
            à côté celle des rois mèdes :
          
        
        
          
            33
          
        
        
          
            Premier roi
          
        
        
          
            Notre premier roi
          
        
        
          
            des Mèdes
          
        
        
          (3).
        
        
          
            couronné par
          
        
        
          
            Varbace
          
        
        
          
            fut:
          
        
        
          
            Varbace.
          
        
        
          
            Barouïr, fils de Sgaïorti.
          
        
        
          
            Maudacès
          
        
        
          (4). ' '
        
        
          
            Hratchia.
          
        
        
          
            Artysis.
          
        
        
          
            Parnouas.
          
        
        
          
            Déjocès.
          
        
        
          
            Badjouïdj.
          
        
        
          
            Phraortes.
          
        
        
          
            Gornag.
          
        
        
          
            Cyaxares.
          
        
        
          
            Pavos.
          
        
        
          
            Astyage.
          
        
        
          
            Un autre Haïgag.
          
        
        
          
            j * ^
          
        
        
          
            Erouant qui vécut peu.
          
        
        
          
            Dikran (Tigrane)
          
        
        
          (5).
        
        
          
            Du nom des deux
          
        
        
          
            derniers Erouant et
          
        
        
          
            cause des espérances
          
        
        
          
            derniers furent appelés les
          
        
        
          
            Tigrane
          
        
        
          ( 6 ) ,
        
        
          
            sans doute à
          
        
        
          
            qu'ils donnaient. L e temps
          
        
        
          des rois perses de la dynastie sassanide en Arménie,
        
        
          qui s'étaient emparés de ce pays en 428 sous le règne de
        
        
          Bahram Y et avaient mis fin à la dynastie des Arsacides
        
        
          arméniens représentés à cette époque par Ardaschès IV.
        
        
          —
        
        
          Cf. aussi l'Élégie de Moïse de Khorêne sur les mal–
        
        
          heurs de sa patrie
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Hist. d'Arm.,
          
        
        
          liv.
        
        
          
            m,
          
        
        
          ch. 68).
        
        
          (1)
        
        
          L'édition arménienne des Fr. Whiston donne la va–
        
        
          riante suivante -. « Vivant aujourd'hui sous le gouverne–
        
        
          ment d'étrangers, je donnerai en même temps ici et la
        
        
          succession de nos rois et celle des autres. »
        
        
          (2)
        
        
          Jérémie, ch. L I , v . 28.
        
        
          (3)
        
        
          Cf. cette liste des rois mèdes avec celles données
        
        
          par Eusèbe
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Chronique,
          
        
        
          éd. Aucher, t. I , p. 101 et t. H,
        
        
          p. 32), qui offrent quelques différences. Les deux tables
        
        
          d'Eusèbe ne sont même pas d'accord entre elles.
        
        
          (4)
        
        
          
            Mandacès,
          
        
        
          selon une variante.
        
        
          (5)
        
        
          Jean Catholicos
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Hist. d'Arm.,
          
        
        
          ch. v in) dit que
        
        
          tous les princes issus de Barouïr ont une histoire très-
        
        
          connue , rapportée dans les livres chaldéens, écrits du
        
        
          temps de Tibère et qui se trouvaient à Ninive et à
        
        
          Édesse.
        
        
          (6)
        
        
          I l s'agit ici d'Erouant, prince arsacide, qui régna
        
        
          après Sanadroug, de 58 à 78 après J.-C, et conquit toute
        
        
          l'Arménie (Moïse de Khorêne,
        
        
          
            Hist. d'Arménie,
          
        
        
          liv. I I ,
        
        
          ch. 37 et suiv. ), et de Tigrane-le-Grand, fils d'Ardas–
        
        
          chès, qui occupa le trône des Arsacides d'Arménie de 89
        
        
          à 36 av. J.-C. (Strabon, liv. XI , ch. 14, § 15. — Justin,
        
        
          liv. 38. — Moïse de Khorêne, liv. I I , ch. 14 et suiv. —
        
        
          Jean Catholicos, ch. vin.—Plutarque,
        
        
          
            Lucullus etPompée.
          
        
        
          —
        
        
          Dion Cassius, liv. 36 et suiv. — Velleius Paterculus,
        
        
          liv.
        
        
          
            11.)
          
        
        
          
            MAR APAS CATINA.
          
        
        
          
            n'est pas très-éloigné où nous mentionnerons leurs
          
        
        
          
            noms.
          
        
        
          
            Hratchia
          
        
        
          
            (1).
          
        
        
          
            était ainsi appelé à cause de la v i –
          
        
        
          
            vacité de ses traits et de l'éclat pétillant de ses
          
        
        
          
            yeux. Sous l u i , dit-on, vivait Nabuchodonosor,
          
        
        
          
            roi de Babylone, qui emmena les Juifs en capti–
          
        
        
          
            vité. On raconte que Hratchia lui demanda
          
        
        
          
            l'un de ces principaux captifs hébreux, appelé
          
        
        
          
            Champat, le conduisit dans ses États et le combla
          
        
        
          
            d'honneurs. De Champat, dit l'historien, descend
          
        
        
          
            la race des Pakradouni
          
        
        
          
            (2)
          
        
        
          
            ;
          
        
        
          
            cela est certain. Mais ce
          
        
        
          
            que firent nos rois pour convertir cette famille au
          
        
        
          
            culte de leurs dieux, combien et quels furent ces
          
        
        
          
            Pakradouni qui moururent dans le sein du culte
          
        
        
          
            divin, nous le raconterons plus tard avec dé–
          
        
        
          
            tail
          
        
        
          (3).
        
        
          
            Certains individus, indignes de croyance,
          
        
        
          
            par pur caprice et non selon la vérité, disent que
          
        
        
          
            c'est de Haïg que descend la race des Thakatir
          
        
        
          (4)
        
        
          
            Pakradouni ; mais je réponds à ceci : Ne crois pas
          
        
        
          
            à de pareils contes, car i l n'y a aucun semblant
          
        
        
          
            de vérité, aucun indice de probabilité; et dans
          
        
        
          
            ce qui te fut dit, rien qui dénote la vérité. Ce
          
        
        
          
            sont des paroles absurdes, dénuées de sens et de
          
        
        
          
            valeur, contre Haïg et ses pareils. Mais sache que
          
        
        
          
            le nom de Sempad que les Pakradouni donnent
          
        
        
          
            souvent à leurs fils, correspond exactement dans
          
        
        
          
            leur langage primitif, qui est l'hébreu, à Cham–
          
        
        
          
            pat
          
        
        
          (5).
        
        
          (1)
        
        
          Ce nom en arménien signifie « yeux de feu ». —
        
        
          Cf. aussi Jean Catholicos, ch. v i n .
        
        
          (2)
        
        
          Les Pakradouni ou Bagratides, famille illustre de
        
        
          l'Arménie, qui parvint au trône d'Ani dans le courant du
        
        
          huitième siècle de notre ère, et donna également des
        
        
          rois aux pays de Kars et de Daschir dans le dixième
        
        
          siècle, et enfin à la Géorgie depuis le sixième siècle jus–
        
        
          qu'à la fin du dix-huitième. C'est cette même fa–
        
        
          mille des Bagratides, divisée en une grande quantité de
        
        
          branches, qui subsiste encore actuellement en Russie
        
        
          sous le nom de Bagration, et qui a fourni à cet empire
        
        
          plusieurs célébrités. Les descendants des rois Bagratides
        
        
          de Géorgie portent encore aujourd'hui le titre de « Princes
        
        
          de Géorgie » ; mais ce titre est purement honorifique.
        
        
          (3)
        
        
          Cf. Moïse de Khorêrfe,
        
        
          
            Hist. d'Arménie,
          
        
        
          liv. U,
        
        
          ch. 9, 63. .
        
        
          (4)
        
        
          
            Thakatir
          
        
        
          est un mot arménien formé de
        
        
          
            thak
          
        
        
          «
        
        
          couronne » et de
        
        
          
            tir
          
        
        
          «
        
        
          pose », qui veut dire, « celui
        
        
          qui pose la couronne ». — Cf. plus bas, xxvm (liv. I I ,
        
        
          ch. 3), et la note.
        
        
          (5)
        
        
          On peut supposer que le nom de Sempad, venu de
        
        
          Champat, dérive de l'hébreu
        
        
          
            X)2V,
          
        
        
          «
        
        
          
            quies, sabba-
          
        
        
          
            thum
          
        
        
          »,
        
        
          qu'on trouve comme nom propre d'homme sous
        
        
          la forme
        
        
          
            )
          
        
        
          
            n
          
        
        
          ;
        
        
          itfj»
        
        
          
            Sabbathai,
          
        
        
          dans le livre d'Esdras
        
        
          (
        
        
          H, Esdr. XI , verset 16). — Quant au nom de Pakarad, '
        
        
          Moïse de Khorêne (liv. I I , ch. 63) l u i donne également
        
        
          une origine hébraïque.
        
        
          Fonds A.R.A.M