H I S T O I R E A N C I E N N E D E L ' A R M É N I E .
'
SI
Chaldéens.
Eupalmeus»
Laosthénès.
Priétiadès.
Ophrateus.
Ophratonès.
Acrazanès.
Sardanapale.
Arméniens.
Ho .
Housag.
Gaïbag.
Sgaïorti (fils de géant)
X I I I . (CH
.
xx.)
Ara fils d'Ara. — Son fils Anouschavan,
sur–
nommé
SUS.
Sémiramis, en souvenir de sa première passion
p ou r le be l Ara , appelle A r a le fils né de l u i et de
sa femme bien-aimée Nouart, et qu i était âgé d'en–
v i r on douze ans à l a mo r t d'Ara ( i ) . Sémiramis,
pleine de confiance en ce prince, l'investit du gou –
vernement de notre pays. Ara meu r t , à ce que
l ' on d i t , dans la guerre contre Sémiramis.
Vo i c i l'ordre des événements postérieurs : A r a
fils d'Ara meurt dans la guerre contre Sémira–
mis, laissant un fils, appelé Anouschavan, très-
puissant et très-capable dans l'action et dans le
conseil. I l était surnommé Sos (peuplier argen–
tifère)
(2),
car i l était voué aux fonctions sacerdo-
(1)
Cf. la dernière note du ch. XV ci-dessus, p. 27,
note 5, où i l est dit que Ara
[
II]
s'appelait Gartos.
(2)
L'interprétation du mot
Sos
a donné lieu à beau–
coup de controverses et même à une polémique assez
violente entre deux savants, MM. Lajard et Quatremère.
Le premier attribuait au mot
Sos
la valeur de cyprès, en
se conformant ainsi à^la traduction qu'en avaient don–
née les frères Whiston dans leur édition de l'Histoire de
Moïse de Khorène (Londres, 1736, p. 54). M. Quatre–
mère et M. Levaillant (Moïse de Khorène, trad. franc.,
p. 95) prétendaient au contraire que le mot
Sos
signi–
fie « platane ». Ces deux opinions sont également erro–
nées. Le
Sos
est très-certainement le peuplier ar–
gentifère. — Le texte de Jean Catholicos
(
Histoire
d'Arménie,
édit. Émin, p. 13) donne à Anouschavan
le surnom de
Sossanever
«
consacré au bois de Sos, »
^rai parait préférable (Cf. Émin,
Recherches sur le
paganisme arménien,
p. 44, note 3). — Les Armé–
niens rendaient pareillement un culte à l'arbre
pardi,
sorte de peuplier différent du peuplier argentifère ; ce
culte se continua à Samosate jusque dans le courant du
douzième siècle, et S. Nersès nous en a conservé le sou–
venir dans une denses lettres (Venise, 1838, p. 238-253).
Cf. Émin,
Recherches sur le paganisme arménien,
p. 43 et suiv. — On sait que dans l'ancienne religion ira–
nienne , les eaux et les arbres étaient l'objet d'un culte qui,
delà Perse, était venu s'implanter chez les Arméniens.
On Ut dans le Zerid-Avesta ce passage : « J'invoque, je
célèbre les eaux pures, et toutes les eaux données de
Mazda, et tous les arbres donnés de Mazda. •» (Anquetil-
Duperron,
Zend-Avesta,
1.
1,
2
e
partie, p. 87. — E. Bur-
nouf,
Commentaire sur le Yaçna,
ch. 1, p. 380-381.)
taies , dans les forêts de peupliers d'Aramaniag,
à Armav i r . Le tremblement des feuilles de peu–
plier, au souffle léger ou violent de l'air, était
l'objet d'une science magique en Arménie et le
fut longtemps.
r
i
é
'
}
Cet Anouschavan, ayant à souffrir pendant de
longues années le mépris de Zamassis, languissait
à la cour. Aidé par ses partisans, i l réussit à ob–
tenir le gouvernement d'une partie du pays ,
moyennant t r i bu t , ensuite du pays t ou t entier
(1).
Mais ce serait t r op de rapporter dans cette histoire
t ou t ce qui est digne d'être rappelé, les paroles,
les faits et les entreprises.
X I V .
(
CH. XXI.)
Barouïr fils de Sgaïorti est le premier roi cou-
ronné en Arménie. — Il aide Varbace le Mède
h s'emparer du royaume de Sardanapale.
Laissant de côté les faits les moins considéra–
bles, nous dirons ce qu i est le plus impo r t an t .
Le dernier de ceux qu i vécurent sous l'empire
des Assyriens, depuis Sémiramis ou depuis Ninus,
est, j e le d i s , notre Barouïr, contemporain de
Sardanapale
(2).
Aidé puissamment par Varbace
(1)
Si l'on en croit le témoignage de Jean Catholicos
(
Hist. d'Arménie,
ch. vn i ) , la dynastie des Haïtiens
fut renversée après le règne d"
1
Anouschavan, et dès lors
la race des premiers monarques aurait été supplantée
par une dynastie étrangère à cette famille, dont Zamas–
sis semble avoir été le chef. Voici ce que raconte à ce
sujet le patriarche Jean qui parait avoir, eu entre les
mains un exemplaire de l'histoire de Mar Apas Catina,
puisqu'il donne à ce propos des détails assez circons–
tanciés dont Moïse n'a pas jugé opportun de faire
usage : « Pendant quelque temps, Anouschavan ne ré–
gna que sur une partie de l'Arménie, mais ensuite i l
devint maître de tout le pays. Ce prince ne mourut qu'a–
près un long règne. Ni ses fils, ni ses parents n'héri–
tèrent de sa souveraineté; des hommes étrangers à sa
race s'en emparèrent violemment et ils régnèrent sur
la nation de Thorgoma, non par droit de succession, mais
par droit de conquête » ( Jean Catholicos,
Hist. d'Ar–
ménie,
trad. de Saint-Martin, p. 14). On peut conclure
de ce passage que des usurpateurs, ayant renversé la dy–
nastie haïtienne, dont le trône était déjà chancelant de–
puis le règne d'Ara [II], puisque son fils Anouschavan en
avait été lui-même éloigné par Zamassis, continuaient à
gouverner le pays, comme vassaux du roi d'Assyrie, qui,
ainsi que nous l'avons vu plus haut, avait étendu sa do–
mination sur tous les peuples d'alentour.
(2)
Les monuments assyriens récemment mis en l u –
mière par la lecture des textes cunéiformes donnent à
ce Sardanapale, surnommé improprement Concholéros
par les Grecs, le nom de Sardanapale V qui régna de
796
à 741 avant J.-C. (Cf. Oppert,
Rapport sur une
mission en Angleterre ;
2
e
partie,
Chronologie des As–
syriens et des Babyloniens,
dans les
Archives des mis–
sions scientifiques,
t.
V, p. 203. et suiv. — Le même,
Fonds A.R.A.M